Un candidat conteste le tirage de 500 poules
Louis-Antoine Gagné demande formellement à la Fédération des producteurs d’oeufs du Québec de refaire son tirage de cinq prêts de quota à vie permettant la mise en marché de la production maximale de 500 poules pondeuses. La vente d’oeufs issue de ces quotas sera uniquement destinée aux circuits courts, comme les marchés publics et les paniers bio.
La Ferme des Cantons, spécialisée en production de volailles (canards, poulets, etc.) et en cultures maraîchères, n’a pas été pigée. « Je n’ai rien contre les fermes qui ont gagné, elles avaient peut-être un meilleur dossier que le mien et c’est correct. Mais la réalité, c’est qu’étant limité à 100 poules, je manque d’oeufs encore cette année. Mes consommateurs n’ont pas ce qu’ils recherchent et ça crée de l’insatisfaction », dit-il.
Procédure contestée
Précisons qu’une douzaine de fermes ont soumis leur candidature pour avoir accès à ce prêt de quota à vie et que 10 d’entre elles ont été retenues. Un comité composé de la Fédération des producteurs d’oeufs du Québec, de la Coopérative pour l’agriculture de proximité écologique (CAPÉ), de l’Association des marchés publics du Québec, d’Équiterre et de la Fédération de la relève agricole du Québec, a évalué les candidats. Ceux qui ont obtenu les meilleurs résultats ont eu droit à un plus grand nombre de boules dans le boulier.
« Il y a quelque chose de pas clair dans leur tirage, dénonce le copropriétaire de la Ferme des Cantons, située à Stonehamet-Tewkesbury, près de Québec. La Fédération a décidé à la dernière minute de changer les règles et de favoriser certaines candidatures. En fait, il était question d’une grille d’évaluation qui nous donnait accès au tirage, mais pas de modifier le tirage en donnant plus de chances de gagner à certains candidats plutôt qu’à d’autres. »
Devant ce qu’il considère comme une erreur de procédure, il exige que la Fédération l’annule et procède à un nouveau tirage. Mais idéalement, il demande à la Fédération de mettre de côté son concept de tirage pour plutôt prêter un quota à tous les candidats admissibles qui ont manifesté leur intérêt. « La demande des consommateurs n’est pas comblée en ce qui concerne les oeufs fermiers, et cinq fermes de 500 poules, ce n’est rien; ça ne représente pas une menace. Pourquoi la Fédération y va avec des grenailles? Elle devrait accepter plus de fermes », estime-t-il.
Louis-Antoine Gagné a envoyé une mise en demeure à la Fédération et il n’écarte pas la possibilité de porter sa cause devant la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec. De son côté, la Fédération a indiqué ne pas vouloir commenter le dossier puisque la cause pourrait se retrouver devant les tribunaux. Elle affirme qu’elle acheminera une réponse prochainement à M. Gagné.
Notons que la Fédération a prévu offrir d’autres prêts de quota à vie en 2017, et ainsi de suite jusqu’à ce que la demande d’oeufs en vente directe soit comblée.