Mieux servir les consommateurs
SOMMET DE L’ALIMENTATION
MONTRÉAL — « C’est vraiment l’éducation culinaire des jeunes qui m’intéresse », a lancé Ricardo Larrivée, conférencier d’honneur du Sommet sur l’alimentation, visiblement ému par ce sujet. Le célèbre chef et animateur a cité en exemple son programme La Tablée des chefs, maintenant en place dans 15 régions et 95 écoles. « Si on les nourrissait à l’école, mais en leur donnant des cours de cuisine, on pourrait vraiment faire une différence », a proposé Ricardo Larrivée, qui souhaite que son « projet de société » soit repris dans le cursus scolaire de l’ensemble des écoles du Québec. Pour le conférencier, la transmission des connaissances sur l’alimentation ne peut pas être laissée seulement aux parents même si ceux-ci peuvent jouer un rôle important.
« On manque cruellement d’informations sur les aliments », a soutenu le chef cuisinier, qui fait valoir que les consommateurs n’ont jamais eu autant de choix d’aliments et ont besoin d’être sécurisés avec de l’information vérifiée et vérifiable. Ce dernier suggère même au ministère de l’Agriculture de jouer un plus grand rôle pour rendre ce type d’information disponible.
De façon plus précise, Ricardo a fait part des cinq préoccupations des consommateurs sur la base d’un vaste sondage réalisé par son magazine auprès de 3 000 personnes au Canada. Le premier élément soulevé est l’aspect santé des aliments : 94 % des gens sont préoccupés par celuici même si 9 % seulement disent manger réellement santé. Les autres préoccupations sont, dans l’ordre d’importance : le prix (pour 90 % des répondants), le temps, l’achat local et une meilleure connaissance des aliments. « Je veux une affiche en plus de l’étiquette pour mieux voir les produits du Québec à l’épicerie », soutient Ricardo Larrivée, qui fait valoir que lui-même, quand il est pressé, n’a pas toujours le temps de vérifier toutes les étiquettes, alors qu’une section bien identifiée de produits du Québec faciliterait le réflexe d’achat local. Le conférencier a aussi insisté sur l’importance de la réciprocité des normes en ce qui concerne les produits importés, qui se retrouvent en concurrence avec les produits québécois sur nos tablettes.
Vers le Sommet de novembre
Le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec, Pierre Paradis, a insisté dès le départ de cette première rencontre préparatoire au Sommet sur l’alimentation de novembre 2017 sur les préoccupations « diverses et multiples » des consommateurs telles que traçabilité, organismes génétiquement modifiés (OGM), bien-être animal, salubrité, achat local, etc. « Ils sont des acteurs incontournables », a lancé l’instigateur du Sommet. Pierre Paradis souhaite en arriver à une « vision commune » qui permette le « plein développement du secteur agroalimentaire ». Le ministre en appelle à l’engagement de tous les acteurs de la filière afin de conserver et d’améliorer la confiance des consommateurs. Le Sommet de novembre 2017 permettra enfin d’« harmoniser nos prises de position » entre les différents acteurs de la filière.
Le ministre en appelle à l’engagement de tous les acteurs de la filière afin de conserver et d’améliorer la confiance des consommateurs.