Le nom des fermes contaminées reste confidentiel
Un vendeur d’animaux peut cacher que son troupeau a été exposé à la Salmonella Dublin, une bactérie qui affecte de plus en plus d’élevages de bovins laitiers et de boucherie. Même si le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) connaît le nom des fermes dont les animaux ont été exposés à cette maladie à déclaration obligatoire, il ne compte pas rendre cette liste publique.
« On ne peut pas rendre la liste publique, car le statut sanitaire d’une ferme demeure une information confidentielle. Aussi, nous avons discuté de ce scénario avec d’autres intervenants et si nous le faisons, les fermes ayant un statut séropositif pourraient décider de vendre leurs bêtes rapidement, ce qui entraînerait un mouvement massif d’animaux séropositifs. On répandrait alors la maladie plus qu’autre chose », assure Luc Bergeron, médecin vétérinaire au MAPAQ. L’État québécois prend tout de même la situation très au sérieux. En effet, la Salmonella Dublin peut entraîner un taux élevé de mortalité chez les veaux, mais elle peut aussi être transmise à l’homme.
Biosécurité
Appliquer des règles de biosécurité plus sévères demeure le meilleur moyen de briser le cycle de contamination, disent les experts. Ils recommandent de mettre en quarantaine tous les animaux qui viennent de l’extérieur de la ferme et d’effectuer des prises de sang à 30 jours d’intervalle pour vérifier leur état. « On recommande aux producteurs qui veulent acheter une bête de s’informer de la santé du troupeau du vendeur et de demander son statut concernant la Salmonella Dublin », ajoute Rémi Laplante, vétérinaire-conseil des Producteurs de bovins du Québec (PBQ).
Le Suprême laitier en alerte
Puisque les rassemblements de bêtes et d’éleveurs peuvent accroître les risques de propagation de la bactérie, les organisateurs du Suprême laitier le savent et prennent les moyens nécessaires pour les diminuer. « Nous avons engagé deux personnes supplémentaires, attitrées uniquement au nettoyage des excréments d’animaux sur les planchers, dans les zones de lavage et autres. Il faut maintenir le site le plus propre possible. De plus, des bains de pieds seront obligatoires pour tous les visiteurs et exposants », explique François Brouillard, directeur de l’événement qui se déroule à Saint-Hyacinthe ces jours-ci.
Il s’avère très difficile de déterminer si un animal a été exposé ou non à la bactérie. Les organisateurs ont donc obligé les éleveurs qui mettent des bêtes sur le marché dans le cadre de la vente du Suprême laitier à soumettre la preuve que leur résultat au test de dépistage est négatif, notamment à la Salmonella Dublin.