La Terre de chez nous

Le nom des fermes contaminée­s reste confidenti­el

- MARTIN MÉNARD

Un vendeur d’animaux peut cacher que son troupeau a été exposé à la Salmonella Dublin, une bactérie qui affecte de plus en plus d’élevages de bovins laitiers et de boucherie. Même si le ministère de l’Agricultur­e, des Pêcheries et de l’Alimentati­on du Québec (MAPAQ) connaît le nom des fermes dont les animaux ont été exposés à cette maladie à déclaratio­n obligatoir­e, il ne compte pas rendre cette liste publique.

« On ne peut pas rendre la liste publique, car le statut sanitaire d’une ferme demeure une informatio­n confidenti­elle. Aussi, nous avons discuté de ce scénario avec d’autres intervenan­ts et si nous le faisons, les fermes ayant un statut séropositi­f pourraient décider de vendre leurs bêtes rapidement, ce qui entraînera­it un mouvement massif d’animaux séropositi­fs. On répandrait alors la maladie plus qu’autre chose », assure Luc Bergeron, médecin vétérinair­e au MAPAQ. L’État québécois prend tout de même la situation très au sérieux. En effet, la Salmonella Dublin peut entraîner un taux élevé de mortalité chez les veaux, mais elle peut aussi être transmise à l’homme.

Biosécurit­é

Appliquer des règles de biosécurit­é plus sévères demeure le meilleur moyen de briser le cycle de contaminat­ion, disent les experts. Ils recommande­nt de mettre en quarantain­e tous les animaux qui viennent de l’extérieur de la ferme et d’effectuer des prises de sang à 30 jours d’intervalle pour vérifier leur état. « On recommande aux producteur­s qui veulent acheter une bête de s’informer de la santé du troupeau du vendeur et de demander son statut concernant la Salmonella Dublin », ajoute Rémi Laplante, vétérinair­e-conseil des Producteur­s de bovins du Québec (PBQ).

Le Suprême laitier en alerte

Puisque les rassemblem­ents de bêtes et d’éleveurs peuvent accroître les risques de propagatio­n de la bactérie, les organisate­urs du Suprême laitier le savent et prennent les moyens nécessaire­s pour les diminuer. « Nous avons engagé deux personnes supplément­aires, attitrées uniquement au nettoyage des excréments d’animaux sur les planchers, dans les zones de lavage et autres. Il faut maintenir le site le plus propre possible. De plus, des bains de pieds seront obligatoir­es pour tous les visiteurs et exposants », explique François Brouillard, directeur de l’événement qui se déroule à Saint-Hyacinthe ces jours-ci.

Il s’avère très difficile de déterminer si un animal a été exposé ou non à la bactérie. Les organisate­urs ont donc obligé les éleveurs qui mettent des bêtes sur le marché dans le cadre de la vente du Suprême laitier à soumettre la preuve que leur résultat au test de dépistage est négatif, notamment à la Salmonella Dublin.

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Les organisate­urs du Suprême laitier ne lésinent pas sur la biosécurit­é pour éviter la propagatio­n de la événement qui se déroule ces jours-ci. Dublin pendant leur

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