Québec et Ottawa misent sur l’alimentation santé
Malgré une chicane entre Québec et Ottawa sur la hausse du transfert fédéral en santé, les deux gouvernements s’entendent pour accorder une place de choix à la prévention, et cela passe notamment par une alimentation saine.
Le gouvernement du Québec a lancé la Politique gouvernementale de prévention en santé (PGPS), qui touche tous les ministères et dispose d’un budget de 76,1 M$ sur 10 ans. Cette politique compte neuf cibles, dont une qui vise à atteindre une consommation minimale de cinq fruits et légumes chaque jour par au moins la moitié de la population.
L’amélioration des conditions de vie souhaitée par la PGPS visera notamment à améliorer l’accès à une saine alimentation, y compris dans les endroits défavorisés, à suivre les progrès sur la diminution de la teneur en gras, en sucre et en sel des aliments, à inciter la filière bioalimentaire à produire plus d’aliments santé, et à évaluer la pertinence de soutenir l’offre de repas nutritif dans les écoles et les milieux défavorisés et de taxer les boissons sucrées.
Le ministre Pierre Paradis a évoqué cette nouvelle politique lors de la première rencontre préparatoire du Sommet sur l’alimentation, mais sans préciser quels en seront les effets précis sur les aliments santé d’origine locale.
Encore peu de moyens
« L’État québécois réserve 2,8 % de son budget santé à la santé publique, comparativement à 5,8 % pour l’Ontario et à 5,5 % pour l’ensemble du Canada. Nous attendons davantage des annonces liées à la mise à jour économique du gouvernement au courant des prochains jours », a déclaré Claudine Labelle, présidente fondatrice de Fillactive et membre de l’exécutif du Regroupement pour un Québec en santé.
En attendant les effets de ces politiques sur l’alimentation saine, la Coalition avenir Québec (CAQ) a récemment déploré l’alimentation réservée aux personnes vulnérables en CHSLD. « Fini les patates en poudre, nos aînés qui vivent en CHSLD méritent mieux que ça », a lancé le caquiste François Paradis le 23 octobre. La CAQ propose notamment de faire passer le budget moyen des repas en CHSLD de 2,14 $ à 4,14 $ et de « maximiser l’achat local pour nos agriculteurs ».
Nouveau Guide alimentaire canadien
Ottawa a déjà fait connaître son intention de mettre en place une politique alimentaire canadienne qui fera notamment place aux questions de santé. Le lendemain de l’annonce du gouverne- ment du Québec, la ministre fédérale de la Santé, Jane Philpott, a annoncé qu’un nouveau Guide alimentaire canadien est en préparation et sera disponible vers la fin de 2018 après un rapport préliminaire fin 2017. La consultation aura lieu d’ici le 8 décembre de cette année.