Paradis qualifié de « ministre de la Destruction massive »
SAINT-HENRI-DE-LÉVIS — Paul Doyon connaît déjà la conclusion des sommets du ministre Pierre Paradis. Le consommateur, prédit le président de la Fédération de l’UPA de la ChaudièreAppalaches, doit avoir accès à des produits provenant des circuits courts, avec des étiquetages pour les organismes génétiquement modifiés.
« Et ça va finir par dire que nos systèmes de mise en marché collective, la façon de mettre en marché nos produits, ne permet pas d’atteindre ça », a-t-il prophétisé. Il s’adressait à près de 250 agriculteurs réunis pour l’assemblée générale annuelle de son organisation tenue récemment à SaintHenri-de-Lévis.
Dans son style coloré, le président de la Chaudière-Appalaches s’est demandé ce qui s’était amélioré en agriculture ces dernières 25 années. Il a notamment cité l’exemple du plan conjoint dans le sirop d’érable « où un petit groupe se partageait autrefois tous les profits ».
Il a aussi qualifié Pierre Paradis de « ministre de la Destruction massive de l’agriculture », rappelant entre autres les attentes de la relève et des producteurs de porcs. En moins d’un an, a-t-il également reproché, ce ministre a réussi à « scraper » l’assurance stabilisation dans le veau de lait, le maïs et le soya, sans compter les changements au programme de remboursement de taxes et le rapport Gagné en acériculture.
« C’est dur de faire pire », a-t-il affirmé. Celui-ci a d’ailleurs participé aux 10 conférences de presse tenues l’été dernier en Chaudière-Appalaches pour valoriser l’apport de l’agriculture et déplorer l’attitude du ministre.
« C’est un ministère complètement inopérant avec en tête un ministre qui n’a aucune espèce d’intérêt pour le poste qu’il occupe », a-t-il renchéri.
Le président a réservé ses dernières flèches au député fédéral de Beauce, Maxime Bernier. Selon lui, ce dernier a trouvé une nouvelle façon de faire de la politique. En effet, a-t-il raillé, bien que le député sache que sa circonscription électorale compte le plus grand nombre de producteurs sous gestion de l’offre, « il a décidé de se financer en abandonnant une partie de ses électeurs ».
Après avoir discuté des cibles et orientations de leur fédération, les délé- gués ont également voté unanimement en faveur d’une résolution demandant à Québec de suspendre les modifications au Programme de crédit de taxes foncières agricoles.
Au moment de mettre sous presse, il n’avait pas été possible d’obtenir les réactions de MM. Paradis et Bernier sur cette sortie de M. Doyon.