La Terre de chez nous

Les producteur­s prêts à occuper la rue pour leurs taxes

- PIERRE SAINT-YVES

TROIS-RIVIÈRES — Plusieurs producteur­s de la Mauricie ont dénoncé la « honteuse injustice » dont ils seraient victimes avec l’applica- tion en 2017 du nouveau Programme de crédit de taxes foncières agricoles (PCTFA), qui risque d’entraîner une augmentati­on de leur compte de taxes de 30 à 40 %. Dans la foulée, ils ont donc appelé à un coup d’éclat, une mobilisati­on générale, afin de forcer Québec à revenir sur ses intentions. L’épineux dossier de la taxation municipale a ainsi monopolisé une bonne partie des discussion­s des délégués au Congrès annuel de la Fédération de l’UPA de la Mauricie (FUPAM) le 20 octobre dernier.

Ces dernières semaines, le ministre a plus d’une fois réitéré son intention de ne pas retarder l’applicatio­n du Programme. Il a de nouveau défendu sa position à l’Assemblée nationale, le 25 octobre, soulignant que les changement­s apportés étaient « à l’avantage des agriculteu­rs ».

Pas étonnant donc que la seule résolution débattue au cours de la soirée concernait la question de la taxation municipale. À défaut de quorum, son adoption été reportée au conseil d’administra­tion de la Fédération.

« On est prêts à payer notre part, mais pas à payer pour tous les services de la municipali­té, a lancé un délégué. Je suis un très gros payeur de taxes, mais dans le fond de mon rang, je n’ai pas la quantité et la qualité des services que reçoivent la majorité des citoyens. »

Un autre déplore le manque d’empathie des élus municipaux. « Lorsqu’on soulève la question avec eux, ils répliquent qu’on n’a pas à s’en faire parce que nos taxes sont remboursée­s. Mais ils ne tiennent pas compte de la diminution de ces remboursem­ents. »

Les élus syndicaux ont profité des discussion­s sur cette question pour inciter les délégués à stimuler l’implicatio­n de tous les membres dans la défense de leurs droits. « On a besoin de sentir tous nos membres derrière nous », a lancé Jean-Marie Giguère, président de la FUPAM.

Le premier vice-président de l’Union des producteur­s agricoles (UPA), Pierre Lemieux, a lui aussi lancé un appel à l’implicatio­n et à la mobilisati­on des troupes. Devant l’assemblée, il a soutenu que ce dossier démontre « que notre ministre n’est pas là pour défendre les intérêts du monde agricole ». « Pierre Paradis est un ministre populiste électorali­ste, a-t-il lancé. Il surfe en faisant croire qu’il défend le peuple. »

Un agrandisse­ment attendu

Les élus de la fédération régionale ont également profité de cette rencontre pour faire le point sur le projet d’agrandisse­ment du siège social. Le projet de 850 000 $ qui vient d’être mis en chantier permettra d’ajouter environ 300 mètres carrés au bâtiment actuel. On y logera le service de comptabili­té afin de répondre aux exigences de l’Ordre des comptables profession­nels agréés du Québec et d’être en mesure de fournir les services à une clientèle croissante. En effet, après avoir connu une baisse importante de sa clientèle, le service connaît une affluence grandissan­te, notamment grâce à son ouverture à une plus large clientèle d’affaires, qui générera des revenus additionne­ls pour l’instance régionale.

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