Des producteurs qui innovent sans cesse
Les producteurs de canneberges bio ont beaucoup fait progresser leurs rendements depuis leurs premiers pas au début des années 2000. Le contrôle des mauvaises herbes représentait un réel casse-tête. Après tout, la canneberge est une culture pérenne. Pas de labours ni de faux semis comme en grandes cultures. Et impossible de circuler dans les champs une fois la saison de production commencée; les pertes de fruits seraient trop élevées.
C’est là que l’innovation entre en jeu.
Injecter du vinaigre
Les cannebergières bio se sont équipées de passerelles motorisées, où les travailleurs peuvent désherber les champs sans toucher le sol. « Pour détruire certaines mauvaises herbes, les employés circulent sur la passerelle et injectent du vinaigre directement dans le système racinaire. La canneberge, qui aime les sols acides, n’en souffre pas trop. Nous développons aussi une technique avec le bicarbonate de soude afin de contrôler une mousse [végétale] qui occupe tout le sol, surtout lorsque la densité des plants est faible », explique Simon Bonin, agronome spé- cialisé en production de canneberges. Le procédé de désherbage le plus original est lié au phragmite, une plante envahissante classée ennemi numéro un par les producteurs de canneberges. « Si on arrache les phragmites, leurs racines repoussent de plus belle. On met donc des tubes sur chaque tige et, faute de lumière, le phragmite jaunit et meurt », ajoute l’agronome. Ces tubes dans un champ, insérés les uns après les autres, représentent tout un travail!
Muni d’un coffre à outils limité, sans véritable droit à l’erreur, le producteur de canneberges bio doit souscrire à une régie pointue, même pour l’irrigation. En effet, la pression des mauvaises herbes s’aggrave lorsque la terre est trop humide. La preuve que le souci du détail est important!