La Terre de chez nous

Premiers succès pour le sucre de betterave

- FRANCINE SAINT-LAURENT

CANTONS-DE-L’EST — Jean Provencher, président de la Laiterie de Coaticook, a de quoi être fier. Après plusieurs essais échelonnés sur quatre ans, cet entreprene­ur a réussi à atteindre un volume satisfaisa­nt de sucre de betterave produit dans son usine de transforma­tion artisanale.

« On peut dire qu’à présent, on produit du sucre pour de vrai. En effet, 15 tonnes de sucre sont sorties de l’usine, c’est-à-dire trois fois plus que dans les années précédente­s. »

Si Jean Provencher souhaitait produire du sucre de betterave, ce n’est pas pour rien. C’est que le sucre figure – avec le lait, la crème et le lait en poudre – parmi les gros achats pour la fabricatio­n de la crème glacée à la laiterie. À la recherche de nouveaux défis, il a décidé de faire du sucre ici plutôt que d’en acheter ailleurs. Les essais de transforma­tion ont porté fruit. « Aujourd’hui, notre sucre de betterave ressemble à s’y méprendre à du sucre de table. Le goût est identique à celui de la canne à sucre. Il ne nous reste plus qu’à le rendre aussi blanc, ce qui est presque fait. »

Cependant, le fait de produire du sucre de betterave d’une manière artisanale et non industriel­le et de le blanchir naturellem­ent s’assortit de défis. « Nous n’avons pas encore atteint l’efficacité de production recherchée. Il va falloir quelques années avant d’être bien rodés. »

Afin de mettre toutes les chances de son côté, Jean Provencher s’est entouré d’une solide équipe : Luc Bourgeault, expert technique, David Riendeau, responsabl­e du champ, et Philippe Robert, chargé de la production. « Quel est mon objectif? Produire de 1 000 à 2 000 tonnes de sucre par année. »

Vert et local

Le souci de réduire l’empreinte carbone a également pesé sur la décision de Jean Provencher de produire du sucre de betterave. En effet, si la canne à sucre est cultivée dans des pays tropicaux ou tempérés chauds, la betterave pousse au Québec. « Notre usine de transforma­tion se trouve à Barnston, à 15 km à peine de la laiterie, ce qui signifie que le sucre que nous utilisons n’est pas transporté sur une longue distance. Sans compter que ça permet d’encourager la main-d’oeuvre et l’économie locales. C’est sur une terre de 300 acres, où se trouve l’usine de transforma­tion, que sont cultivées les betteraves sucrières. Le tiers de ma terre est consacré à cette culture. Nous procédons à une rotation tous les ans. Les semailles commencent à la fin d’avril, et la récolte a lieu vers la mi-septembre jusqu’aux gelées. » Après quelques essais au champ, l’entreprene­ur est à présent en mesure de

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Jean Provencher et son équipe : David Riendeau, Jean Provencher, Philippe Robert et Luc Bourgault.
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La récolte de la betterave à sucre s’étale de la mi-septembre jusqu’aux gelées. Ici, une récolteuse à betteraves achetée en France.

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