Le veau de lait menacé
L’un des grands perdants de l’AECG est la filière québécoise du veau de lait. « L’accord va fonctionner pour les Européens qui sont 10 fois plus gros que nous », affirme Jean-Philippe Deschênes-Gilbert, directeur général des Producteurs de bovins du Québec (PBQ). Ce dernier précise que les producteurs de veaux de lait des Pays-Bas exportent pratiquement toute leur production et peuvent produire à moins cher qu’au Québec pour de multiples raisons. Il cite les économies d’échelle, la faiblesse des prix des veaux laitiers, les subventions couvrant de 25 à 40 % des frais liés à la conformité aux règles de bien-être animal et l’accès à des médicaments interdits ici qui diminuent le taux de mortalité. Le direc- teur ajoute que le veau de lait produit par les Hollandais n’est pas de la même qualité qu’ici, leur produit se rapprochant plutôt de notre veau de grain.
Pour le bouvillon, le Québec ne sera tout simplement pas de la partie. « On ne pense pas être en mesure d’en profiter », indique Jean-Philippe Deschênes-Gilbert. Aucun abattoir n’est accrédité pour le moment et ce ne sera pas si facile, même pour l’Ouest canadien, de réserver des lots ou des chaînes de production à l’Europe étant donné les volumes relativement restreints qui ont été obtenus dans l’AECG. Des lots de boeuf sans hormone peuvent être produits, mais le prix offert pourrait ne pas justifier le changement des pratiques des producteurs.