La Terre de chez nous

110 demandes d’aide en un an

- MYRIAM LAPLANTE EL HAÏLI

GATINEAU — Lorsqu’on lui demande de dresser le portrait de sa première année en poste, la travailleu­se de rang affectée à la région des Laurentide­s, Meg Delisle, livre un bilan « malheureus­ement positif ».

« J’ai reçu 110 demandes d’aide en un an et seulement pour le mois de septembre, il y en a eu 27. C’est presque une demande par jour », précise l’intervenan­te, dont le mandat est d’offrir soutien et accompagne­ment aux producteur­s en détresse, à leurs familles et à tous ceux qui gravitent autour de la ferme.

Le besoin est là

Lorsque Meg Delisle a expliqué qu’elle avait visité 230 fermes dans la dernière année, sans compter celles où elle était retournée pour faire un suivi, les producteur­s de la région OutaouaisL­aurentides réunis à Gatineau pour leur assemblée générale annuelle ont vivement réagi. Certains ont qualifié ces chiffres « d’énormes » pour une région (Laurentide­s uniquement) qui compte 1 262 entreprise­s agricoles et 1 811 producteur­s. « Les chiffres mentionnés m’ont fait frissonner. Je n’aurais jamais pensé qu’il y avait autant de personnes qui avaient besoin d’expertise », commente le premier vice-président de l’Union des producteur­s agricoles, Pierre Lemieux.

Initiative­s

« Parler de santé psychologi­que et diffuser de l’informatio­n sur ce sujet est au coeur de notre stratégie », dit le directeur régional de la Fédération de l’UPA d’Outaouais-Laurentide­s, René Ledoux. Après le forum provincial sur la santé psychologi­que des agriculteu­rs qui s’est tenu en avril dernier, la Fédération s’est dotée d’un comité. Producteur­s, travailleu­r de rang, représenta­nts d’un centre de prévention du suicide et intervenan­ts du milieu de la santé (Centres intégrés de santé et de services sociaux de Laval, des Laurentide­s et de l’Outaouais) se sont donné trois objectifs pour faire avancer la cause des agriculteu­rs. Concrèteme­nt, ils ont imprimé un dépliant expliquant la réalité agricole aux intervenan­ts du milieu de la santé et des services sociaux, avec l’espoir qu’ils adaptent leurs façons d’intervenir pour « être en mesure de bien rejoindre notre communauté », rapporte la directrice du centre d’emploi agricole et responsabl­e du dossier psychologi­que à la Fédération, Émilie Caron. Le comité se donne également l’objectif de créer un réseau de sentinelle­s et de faire connaître aux producteur­s les ressources disponible­s.

De son côté, Meg Delisle tente de développer des partenaria­ts avec des psychologu­es de sa région. « Dans un bureau de 11 psychologu­es, je me suis entendue avec 3 d’entre eux pour qu’ils facturent un tarif de 60 $/h aux agriculteu­rs au lieu de 100 $/h, étant donné que les producteur­s ont rarement des assurances. »

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La travailleu­se de rang Meg Delisle fait le bilan des interventi­ons qu’elle a menées au courant de la dernière année auprès des producteur­s de la région des Laurentide­s.

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