Un faible risque de transmission, assure l’ITA
SAINT-HYACINTHE — La détection de trois bovins de boucherie exposés à la bactérie Salmonella Dublin à l’Institut de technologie agroalimentaire (ITA) de Saint-Hyacinthe a soulevé l’inquiétude et la grogne tant chez des étudiants que chez des membres du personnel.
« On était quatre étudiants à travailler avec des taures laitières situées tout près des bovins de boucherie [exposés à la bactérie] et n’avons-nous été informés seulement deux jours après la détection de la maladie. Pourquoi on n’a pas été mis au courant avant? J’aurais pu rapporter ça chez nous », a signalé David Séguin, un étudiant dont les parents possèdent une ferme laitière à Sainte-Marthe, en Montérégie-Ouest.
Lors de la séance d’information tenue par l’Institut le 1er novembre dernier, une autre étudiante a pris la parole pour mentionner qu’il lui paraissait anormal d’avoir appris la nouvelle par La Terre de chez nous plutôt que par l’équipe de direction de son école. Certains ont également déploré l’absence de mesures claires concernant la présence de la bactérie sur le campus, surtout que les premiers résultats de la maladie ont été connus il y a plus d’un mois.
Que faire des animaux?
Préoccupés par la sécurité des étudiants et celle des employés, mais aussi par l’image de l’ITA, plusieurs intervenants ont pris le micro, demandant à la direction de se départir du troisième bouvillon encore sur les lieux.
Sur place, le médecin vétérinaire Luc Bergeron a expliqué que « ça ne tient pas la route sur le plan financier, pour une ferme, d’éliminer des animaux exposés à la Salmonella Dublin », soulignant que 98,5 % des animaux exposés finissent par se « débarrasser » de la maladie.
M. Bergeron, qui travaille à la direction de la santé animale du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ), a tenu à rappeler que le troupeau laitier de l’ITA est testé périodiquement et qu’aucune bête n’a été exposée à la bactérie. Concernant le bouvillon encore sur les lieux, M. Bergeron a indiqué qu’il n’est pas malade (le risque qu’il soit contagieux est faible) et que la situation se gère très bien avec des mesures de biosécurité adéquates.
Le cas de Salmonella Dublin à l’ITA de Saint-Hyacinthe se révèle un exemple particulièrement pertinent pour l’ensemble de la communauté agricole. L’institution est confrontée à un choix difficile. Soit elle réforme l’animal exposé à la bactérie pour calmer les inquiétudes des élèves et du personnel, soit elle le conserve pour démontrer à l’ensemble des agriculteurs qu’avec de bonnes pratiques de biosécurité, il n’est pas nécessaire de se débarrasser d’un animal exposé.
Le troupeau laitier est testé périodiquement et aucune bête n’a été exposée à la bactérie.