À la recherche d’un financement triennal
« Les répondants en formation agricole sont sur la corde raide chaque année », mentionne la directrice générale d’AGRIcarrières, Geneviève Lemonde. De 1981 à 2010, grâce à la contribution du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) et de ses partenaires, le Plan de soutien en formation agricole (PSFA) a été refinancé aux trois ans. Or, depuis les sept dernières années, le financement est certes attribué, mais sur une base annuelle. C’est une approche qui fragilise le réseau.
Stabilité et vision
« Pourquoi faut-il repartir à zéro chaque année? » se demande le président de la Table des présidents des Collectifs régionaux en formation agricole (CRFA), James Allen. Selon lui, le financement annuel menace la stabilité des emplois et des projets reliés à la formation agricole.
Une reconduction triennale permettrait d’élaborer des projets à long terme et de bâtir quelque chose. « On pourrait élaborer un plan pour les trois prochaines années et avancer, grâce à l’appui financier pour le faire, indique Mme Lemonde. Et c’est plus facile d’avoir des gens compétents si on leur offre un poste stable. » Un contrat d’embauche d’au minimum trois ans permettrait aux répondants d’avoir l’esprit tranquille et aux CRFA d’avoir un taux de rétention de leurs employés plus élevé.
PSFA optimisé
Dans l’espoir de revenir à un financement triennal et à la demande du MAPAQ, l’Union des producteurs agricoles (UPA), AGRIcarrières et les CRFA ont « optimisé » la gestion du réseau ces dernières années.
Ainsi, l’UPA et ses fédérations régionales ont intégré les répondants en formation agricole à même leur structure et AGRIcarrières a inclus la coordination provinciale du plan dans son budget de fonctionnement. L’offre de services a été uniformisée dans toutes les régions de la province et les répondants ont été embauchés à temps plein, dès le début de l’année financière des CRFA, le 1er juillet dernier.
« Malgré la bonne foi qu’on a démontrée, le ministère de l’Agriculture ne s’est engagé que pour un an. Nous avons livré la marchandise. On s’attendait à un retour d’ascenseur », mentionne James Allen. La déception est d’autant plus grande que l’un des trois organismes impliqués dans le financement, la Commission des partenaires du marché du travail, a confirmé son intérêt l’été dernier à l’égard du financement triennal, à la condition que le MAPAQ et le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur s’engagent aussi. Invité par la Terre à expliquer la position de son ministère, Pierre Paradis n’a pas répondu à la demande d’entrevue.