L’érable à l’honneur au Japon
TOKYO — C’est avec beaucoup d’émotion que le pâtissier Satoshi Nomura a reçu le 9 novembre, des mains de la déléguée générale du Québec à Tokyo, Claire Deronzier, le Grand Prix du 11e Concours de pâtisseries à l’érable.
C’était la sixième fois que M. Nomura participait à ce concours, mais la première fois qu’il remportait un prix. Cet honneur lui a été accordé pour la confection qu’il a nommée Patate douce d’érable, un pain fait avec un mélange de farine, de patate douce, de sucre et, bien sûr, de sirop d’érable. « Je voulais trouver une nouvelle façon de me servir du sirop d’érable dans une recette facile », a déclaré M. Nomura à La Terre de chez nous.
M. Nomura, qui travaille à Tokyo dans une chaîne de boulangeriespâtisseries, y utilise beaucoup de sirop d’érable. « Ce n’est pas un produit artificiel, souligne-t-il. Il sent bon et a bon goût. » Comme la plupart de ses 123 confrères et consoeurs, le pâtissier de 37 ans a été recruté au moyen d’une annonce publiée dans un magazine spécialisé en pâtisserie, a expliqué Aki Miyoshi, responsable du déroulement des activités du concours. La remise des prix a attiré 153 personnes, dont 23 représentants des médias.
C’est Queen Bee Garden qui organise annuellement cet événement et la remise des prix aux finalistes à l’ambassade du Canada. Le président de la compagnie, Tadanobu Oda, a raconté que c’est son père, un apiculteur, qui a fondé l’entreprise en 1931. Celle-ci a commencé à importer du miel en 1950 et depuis 1994, elle importe aussi des produits de l’érable. Queen Bee Garden a importé 500 tonnes de sirop et 150 tonnes de sucre d’érable l’an dernier, a rapporté M. Oda. Il y a 20 ans, la consommation totale de sirop d’érable au Japon était de 800 tonnes seulement, alors qu’elle s’élève maintenant à plus de 3 000 tonnes. En effet, les pâtissiers et les cuisiniers s’en servent beaucoup. « C’est devenu un ingrédient de cuisine », a constaté M. Oda.
Pour Mme Deronzier, de tels concours permettent de présenter le sirop d’érable autrement que comme un simple produit sur une tablette de magasin. Une réception organisée après la remise des prix permet de voir et de manger des gâteaux, des pains et divers mets contenant du sirop d’érable. Mme Deronzier a aussi souligné que les pâtissiers aiment beaucoup donner une touche japonaise à leurs créations. « Ils savent aller chercher le produit brut et le transformer pour en faire un produit fini qui se rapproche des goûts des consommateurs japonais », a-t-elle conclu.