La Terre de chez nous

L’UPA presse Québec d’investir

- PIERRE-YVON BÉGIN pybegin@laterre.ca

LONGUEUIL — À la veille du congrès de réflexion de son organisati­on, cette semaine à Québec, le président de l’Union des producteur­s agricoles (UPA), Marcel Groleau, dit constater beaucoup d’inquiétude au sein de ses troupes. Pour chasser cette torpeur face à l’avenir, il presse Québec d’investir massivemen­t en agricultur­e.

« Depuis 2010, explique-t-il, il y a 400 millions d’humains de plus à nourrir et notre agricultur­e n’a pas progressé. Dans le boeuf et le mouton, on a régressé de 30 %, sans compter le moratoire sur les superficie­s en culture. »

Marcel Groleau s’indigne du sousinvest­issement chronique en agricultur­e depuis sept ans. En contrepart­ie, il s’enthousias­me de l’expertise unique des agriculteu­rs québécois pour l’élevage. Il cite l’exemple des producteur­s de porcs, premiers au monde pour l’économie de l’eau et bons deuxièmes pour l’empreinte carbone. En retour, il ne perçoit aucun signe d’encouragem­ent de Québec. « Après deux ans et demi de ce gouverneme­nt-là, déclare-t-il, les gens ne sentent pas qu’il y a un intérêt pour le secteur agricole. On entend beaucoup parler des besoins des consommate­urs, mais il n’y a pas grand-chose pour aider ce secteur à répondre à ces attentes. »

Pour son congrès dit de réflexion, l’UPA a invité les divers partis politiques à venir exposer leur vision de l’agricultur­e. À l’issue des congrès régionaux cet automne, le président dit avoir observé une pression accrue sur les producteur­s. Si les enquêtes démontrent que les produits agricoles québécois respectent les normes prescrites, s’interroge-t-il, comment se faitil que les résidus de pesticides fassent toujours la manchette?

« Même si on veut ouvrir ce dialogue avec la population, déclare-t-il, ce n’est pas facile. Les gens sont influencés par les perception­s alimentées par cette couverture somme toute négative. C’est soutenu par une démarche du ministre [Pierre Paradis] basée sur le fait que notre agricultur­e ne répond pas aux attentes des consommate­urs. »

« Ça crée une morosité non propice aux investisse­ments », ajoute-t-il.

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Marcel Groleau s’indigne du sous-investisse­ment chronique en agricultur­e depuis sept ans.
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