La CAQ veut redonner de l’oxygène aux agriculteurs

S’il n’en tenait qu’à lui, le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), François Legault, consacrerait un fonds annuel de 50 M$ aux producteurs pour que ceux-ci puissent réinvestir dans leur ferme.

« On parle souvent de nos entrepreneurs dans tous les domaines, mais le gouvernement semble oublier qu’en agriculture, ce sont tous des entrepreneurs et qu’ils ont besoin eux aussi d’augmenter leur productivité pour être capables d’être plus compétitifs », indique le chef de la CAQ en entrevue à la Terre.

François Legault propose de puiser cette somme de 50 M$ dans les surplus de La Financière agricole du Québec et si cela ne suffit pas, d’offrir un remboursement de 50 % sur les achats tels que la machinerie, jusqu’à un maximum de 50 000 $ par entreprise. « Quand les agriculteurs investissent, ça crée des emplois, ça améliore la productivité, ce qui amène plus d’impôts. Donc, ça se paie tout seul », affirme-t-il.

Le porte-parole du Parti québécois en matière d’agriculture, André Villeneuve, n’a pas manqué de rappeler qu’une telle aide avait justement fait partie des recommandations du Groupe de travail sur la sécurité du revenu, en 2014. « Nous sommes heureux de voir qu’au moins là-dessus, la CAQ se range du côté des agriculteurs et du groupe de travail lancé par le Parti québécois. »

Des secteurs à prioriser

Le président général de l’Union des producteurs agricoles, Marcel Groleau, accueille favorablement l’idée, mais souhaiterait que les plus touchés soient servis en premier. « Sans exclure les autres secteurs, il y a une priorité à donner aux régions et au secteur de la viande, où il y a eu le recul le plus important des dépenses en immobilisations. » Selon Marcel Groleau, les investissements agricoles au Québec ont chuté de 23 % depuis 2010, alors qu’ils ont augmenté de 32 % en Ontario. Il estime que les profits de la Financière se sont élevés à 753 M$ au cours de la même période. « Si cet argent-là avait été réinvesti en agriculture, probablement que les producteurs auraient été plus en mesure d’affronter les baisses de prix auxquelles ils font face actuellement parce qu’ils auraient amélioré leur compétitivité », a-t-il indiqué.

Les profits de la Financière se sont élevés à 753 M$ depuis 2010, selon l’UPA.