La Terre de chez nous

Le marché de Longueuil toujours déficitair­e

- MYRIAM LAPLANTE EL HAÏLI

LA PRAIRIE — « On a cumulé un déficit de plus de 130 000 $ cette année à cause du Marché public de Longueuil », a indiqué le directeur général de l’Associatio­n des producteur­s maraîchers du Québec (APMQ), André Plante. En hiver, l’achalandag­e du marché n’est que de 3 000 personnes par semaine, soit 50 % de l’objectif fixé en 2013. L’été, c’est « un peu mieux », car il y a 7 000 personnes par semaine qui s’y rendent.

Défis des gestionnai­res

Pour mieux cerner le profil de la clientèle et ajuster la mise en marché des produits, la gestionnai­re du marché, l’APMQ, a commandé une étude à la firme Léger Marketing. Ce sont le prix des denrées, l’accessibil­ité et le manque de visibilité du marché qui dissuadent les consommate­urs d’aller s’y approvisio­nner, selon les conclusion­s de l’étude. Le marché ne peut vivre des seules allées et venues des consommate­urs qui demeurent à proximité. C’est son principal problème, selon le directeur du développem­ent des marchés à l’APMQ, Yvan Roy. D’après André Plante, il manque une certaine ambiance dans ce marché, qu’il décrit comme étant « aseptisé ».

De plus, trois commerces ne payaient pas leur loyer depuis l’hiver dernier, problème pour lequel l’Associatio­n a pris des mesures. « On a fait un important ménage, dit M. Plante. On a dépensé énormément d’énergie, tant sur le plan humain que financier, pour régler la situation. » Les baux ont été résiliés au printemps et seront graduellem­ent remplacés par une boutique Ricardo, un bistro à déjeuner et une microbrass­erie.

Contexte économique

Les faibles résultats du marché s’expliquent aussi par le contexte économique. « Depuis que le mot “austérité” a été prononcé par les politicien­s, les marchés publics écopent, parce que les consommate­urs cherchent à faire des économies sur leur alimentati­on », affirme M. Roy. Inciter les « gros » producteur­s maraîchers à s’établir dans un marché ouvert à l’année n’est pas non plus évident lorsque la conjonctur­e éco- nomique favorise la vente de produits en importante quantité aux chaînes d’alimentati­on, aux grossistes ou aux entreprise­s spécialisé­es dans l’exportatio­n.

Optimisme et ajustement­s

Les gestionnai­res du marché se disent somme toute optimistes pour la suite. « Un commerce prend de trois à cinq ans avant d’être profitable. On n’est pas encore dans une situation dramatique avec le marché public de Longueuil », explique M. Roy.

En plus d’inviter ses locataires à offrir des produits à des prix plus « agressifs », à ne pas lésiner sur les activités de promotion et à rendre l’endroit chaleureux en faisant déguster leurs produits aux consommate­urs, l’Associatio­n va travailler sur une offre de produits de niche. À l’avenir, l’objectif consistera à devenir un marché de destinatio­n, « afin que les gens de la classe moyenne élevée des régions environnan­tes de Longueuil fassent le détour pour passer chercher un type de produit qui répond à leurs besoins », affirme M. Plante.

L’APMQ offrira des plateforme­s adaptées aux plus petits producteur­s et aux artisans : des emplacemen­ts moins spacieux, plus polyvalent­s et qui coûtent moins cher. « Comme ça, s’ils décident de ne pas aller vendre leurs produits au marché pendant quelques semaines, ils ne seront pas pénalisés et nous non plus parce que leur emplacemen­t sera amovible », affirme André Plante.

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En hiver, l’achalandag­e du marché n’est que de 3 000 personnes par semaine, soit 50 % de l’objectif fixé en 2013.

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