La Terre de chez nous

La baisse des prix n’est pas terminée, mais le pire est derrière nous

- Ann Fornasier, agroéconom­iste Les producteur­s de bovins du Québec

taculaire Personne en n’avait 2014-2015 prévu et que qu’ils les chuteraien­tprix des bovins d’autant, bondiraien­tmoins d’unede façon année aussi plus spec- tard. Pour comprendre ce qui s’est passé, il faut d’abord se rappeler que c’est la baisse subite et d’envergure de la production totale de viande aux États-Unis (-6 %) en 2014 qui a été à l’origine de la hausse vertigineu­se des prix. Ainsi, simultaném­ent, nous avons assisté au recul de la production de viande de porc à la suite de problèmes de diarrhée virale porcine, à celle de la volaille aux prises avec la grippe aviaire et, finalement, à celle du boeuf qui découlait de la reconstruc­tion du cheptel vache-veau américain. En outre, la demande des consommate­urs était au rendez-vous aux États-Unis, mais surtout sur les marchés d’exportatio­n, particuliè­rement la Chine qui connaissai­t à l’époque une véritable surchauffe économique. Peu de temps après, les astres se sont tous réalignés dans la direction opposée. La chute des prix en 2016 a été tout aussi brutale que la hausse de 2014-2015. Normalemen­t, dans le cycle du boeuf, les producteur­s bénéficien­t de deux à trois années de hauts prix, lorsque la reconstruc­tion du cheptel vache-veau est entamée, avant que l’offre augmente de façon significat­ive et contribue à les faire baisser. Il en va tout autrement de la situation actuelle, puisque les prix ont diminué de 39 % en 2 ans, ce qui en fait la chute la plus importante depuis 45 ans (crise du début des années 1970). La baisse des prix n’est pas encore terminée. Toutefois, les analystes s’attendent à ce que, sur une base annuelle, les prix moyens de 2017 et 2018 soient légèrement inférieurs à ceux de 2016. Ils s’attendent également à une reprise des marchés à compter de 2019.

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