La Terre de chez nous

Ghislain Gervais promet des résultats historique­s

- PIERRE-YVON BÉGIN

MONTRÉAL — À la tête de la plus importante coopérativ­e agricole du pays depuis bientôt un an, Ghislain Gervais piaffe d’impatience. La semaine prochaine, il annoncera des résultats « historique­s » à ses 90 000 sociétaire­s. Dans un monde en profonde mutation, dit-il, la Coop est à l’affût de nouveaux partenaria­ts d’affaires ou acquisitio­ns, ici ou à l’étranger.

Depuis près de trois ans, le Réseau la Coop, soit le secteur agricole, est soumis à une ambitieuse planificat­ion stratégiqu­e. La Vision 2020, admet le président, pourrait bien entraîner plusieurs regroupeme­nts au sein de la quarantain­e de coopérativ­es existantes.

« Les coopérativ­es n’ont pas le choix de se positionne­r pour durer et assurer leur pertinence », dit-il pour justifier l’effort de regroupeme­nt. Il réalise bien que l’environnem­ent d’affaires bouge « à vitesse grand V ». Autant en amont qu’en aval de la ferme, constate-t-il, il y a une vague d’acquisitio­ns sans précédent dans le secteur agroalimen­taire (Monsanto-Bayer, Agrium-Potash Corp). Une expérience-pilote menée auprès de coopérativ­es du Centre-du-Québec lui laisse croire qu’à peine une dizaine de coops agricoles pourraient subsister au terme de l’exercice.

« C’est un retour à nos racines », ditil, rappelant que l’objectif consiste à mettre l’agriculteu­r au centre de cette vision. La Coop, promet-il, va gagner en agilité et en compétitiv­ité, et ce, tout en respectant le voeu premier des producteur­s, soit qu’il y ait le moins de changement­s possible. Ceux-ci tiennent à conserver leur expertcons­eil, à condition toutefois de le voir bien outillé. Les agriculteu­rs, illustre Ghislain Gervais, ont besoin d’outils pour les aider à prendre des décisions en fonction des multiples données récoltées. Isolées, pense-t-il, les coopérativ­es n’ont pas les ressources financière­s et humaines pour gérer le volet informatiq­ue.

Le président souligne que ce plan de développem­ent est « volontaire » et que plusieurs coopérativ­es ont déjà signifié leur adhésion à celui-ci. Testé avec succès en Ontario, le modèle semble avoir fait ses preuves tout en respectant les particular­ités régionales. « Les gens vont être en contrôle et ça va permettre de conserver une expertise et un entreprene­uriat local », affirme-t-il.

Il est facile d’imaginer que son prochain discours annuel va porter sur l’environnem­ent d’affaires et sur l’importance d’innover, de changer et de s’adapter. Ghislain Gervais entend mettre l’accent sur le « pourquoi » d’un développem­ent de la Coop à l’extérieur du Québec. Aux sociétaire­s qui s’interrogen­t quant aux éventuels bénéfices retirés par leur propre entreprise agricole d’une présence en Ontario ou dans l’Ouest canadien, il promet de répondre franchemen­t.

« Comme organisati­on, on n’aura pas le choix à moyen et long terme d’envisager une expansion à l’internatio­nal », soutient Ghislain Gervais à propos de l’entrée en vigueur de l’accord de libreéchan­ge avec l’Europe. La Coop a d’ailleurs pris les devants. Le président cite l’exemple du partenaria­t développé au cours de la dernière année avec InVivo, première coopérativ­e de France, dans une coentrepri­se numérique. Toujours avec InVivo, un second partenaria­t a été réalisé afin de commercial­iser des grains à Singapour.

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 ??  ?? Président de La Coop fédérée depuis bientôt un an, Ghislain Gervais indique qu’il aura des résultats « historique­s » à présenter aux sociétaire­s lors de la prochaine assemblée générale annuelle.
Président de La Coop fédérée depuis bientôt un an, Ghislain Gervais indique qu’il aura des résultats « historique­s » à présenter aux sociétaire­s lors de la prochaine assemblée générale annuelle.

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