Agropur poursuit sa croissance
MONTRÉAL — La coopérative laitière Agropur a profité d’un bon alignement des astres au cours de son dernier exercice. Avec un chiffre d’affaires de près de 6 G$, elle réalise un bénéfice d’exploitation de 411 M$, en hausse de 34,6 %. Elle versera ainsi 60,1 M$ en ristournes à ses 3 345 membres, en hausse de 50 %.
« C’est une excellente année malgré un marché incertain », a déclaré Robert Coallier, chef de la direction d’Agropur. En conférence de presse en marge de la 78e assemblée générale de la coopérative à Montréal, il a attribué ce succès notable aux gains d’efficacité réalisés plutôt qu’aux conditions de marché. « Pas mal toutes nos affaires ont bien fonctionné », a-t-il précisé, soulignant que les profits avant ristournes ont augmenté de 63,1 M$ pour totaliser 154 M$.
À sa dernière présence à titre de président d’Agropur, Serge Riendeau a pour sa part rappelé que la coopérative avait posé un geste significatif en faveur des producteurs de lait. Tous les produits afficheront bientôt le logo de certification d’un lait de qualité des Producteurs laitiers du Canada, l’ancienne vache bleue.
Protéger la gestion de l’offre
Dans la perspective d’une renégociation de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), le président presse Ottawa de ne plus concéder d’accès au marché du lait au pays. Il dit faire confiance au gouvernement canadien, qui répète « haut et fort » son soutien à la gestion de l’offre. « On souhaite que la gestion de l’offre ne serve plus de monnaie d’échange », a-t-il déclaré. Notons qu’un accès de 5,5 % au marché canadien du lait a été consenti dans le cadre du vacillant Partenariat transpacifique (PTP).
Serge Riendeau a de nouveau fait référence aux conclusions d’une étude réalisée par le Boston Consulting Group en 2015 à la demande d’Agropur. Cette analyse a démontré que de 40 à 50 % des fermes laitières et des industriels risquaient d’être emportés par la fin de la gestion de l’offre.
À l’international
Robert Coallier a précisé que la proportion des revenus d’Agropur en pro- venance des États-Unis est toujours en progression. L’an dernier, ceux-ci représentaient 44,3 % des revenus de la coopérative. Le chef de la direction martèle que son objectif consiste à assu- rer la pérennité d’Agropur et que, peu importe les circonstances, « ça passe par être un joueur significatif ». Il confirme que le développement national et international d’Agropur demeure important, tout en indiquant que l’accent est d’abord mis sur l’Amérique du Nord.
Interrogé sur le refus de reprendre les produits invendus en magasin, Robert Coallier souligne qu’il s’agit d’une pratique favorisant une meilleure gestion des stocks et l’offre de produits frais. La Terre a récemment dévoilé qu’Agropur et Parmalat ne reprennent plus les invendus depuis l’an dernier, ce qui donne des maux de tête aux propriétaires de dépanneurs. Robert Coallier refuse de préciser les sommes qu’Agropur a épargnées. « On parle de grands chiffres », s’est-il contenté de déclarer.