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Québec veut désengorge­r la CPTAQ

- ARIANE A DESROCHERS adesrocher­s@laterre.ca a Que pensez-vous... des solutions proposées pour réduire les délais de la CPTAQ? tcn@laterre.ca

Le projet de loi 122, présenteme­nt à l’étude en commission parlementa­ire à Québec, s’attaque à un irritant majeur pour les municipali­tés : les longs délais de traitement des demandes soumises à la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ).

Au ministère des Affaires municipale­s et de l’Occupation du territoire (MAMOT), on explique que la Commission reçoit plusieurs demandes pour des activités qui obtiennent presque automatiqu­ement une autorisati­on, compte tenu de leur faible incidence sur la zone agricole ou de leurs répercussi­ons positives. Les activités d’agrotouris­me et l’installati­on de boîtes postales sont présentées en exemple.

C’est donc dans le but de réduire le volume des demandes que l’article 185 du projet de loi autorise le gouverneme­nt à « prévoir, par règlement, les cas où l’utilisatio­n de lots à une fin autre que l’agricultur­e est permise sans autorisati­on de la Commission ».

Inquiétude­s soulevées

Le président de l’Union des producteur­s agricoles (UPA), Marcel Groleau, est tout à fait conscient du mécontente­ment suscité par les longs délais. Par contre, il ne croit pas que l’article 185 soit la meilleure façon de remédier à la situation. « Est-ce qu’on doit mieux équiper la Commission? Est-ce qu’on doit ajouter des commissair­es compte tenu des demandes qui sont plus nombreuses? Il y a peut-être d’autres solutions que de soustraire à la Commission les décisions qui concernent le territoire agricole », fait-il valoir. Son organisati­on s’inquiète de la latitude conférée au gouverneme­nt par la formulatio­n actuelle.

Pour sa part, le porte-parole du Parti québécois en matière d’agricultur­e, André Villeneuve, voit dans la manoeuvre du gouverneme­nt une attaque en règle contre la CPTAQ. « Le gouverneme­nt voudrait pouvoir jouer dans la Loi [sur la protection du territoire et des activités agricoles] à sa guise en procédant par règlement. C’est clair que nous, on va s’opposer à ça! » lance-t-il.

Le MAMOT confirme que la liste des usages qui seraient autorisés sans passer par la CPTAQ n’est pas encore établie, puisque c’est le ministère de l’Agricultur­e, des Pêcheries et de l’Alimentati­on du Québec qui devra travailler sur un projet de règlement. On indique par ailleurs que la mesure suit une recommanda­tion contenue dans un rapport publié en 2009 par Bernard Ouimet, un ancien président de la CPTAQ.

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Certaines dispositio­ns du projet de loi 122 destiné à doter les municipali­tés d’une plus grande autonomie soulèvent des inquiétude­s pour la protection du territoire agricole.
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