La Terre de chez nous

À surveiller sur le marché des grains

- HUBERT BROCHARD Collaborat­ion spéciale

BROSSARD — Le marché canadien des grains est très influencé par l’économie américaine. Les prix du maïs et du soya se négocient notamment à la Bourse de Chicago. Dans le cadre du Rendez-vous végétal du 8 février dernier, le stratège de marché Simon Brière, de la firme R.J. O’Brien & Associates Canada, a livré son pronostic pour l’an- née à venir. Avec dynamisme et une grande connaissan­ce du domaine, il a brossé un portrait du marché des grains devant près de 500 participan­ts, dont près du tiers étaient des producteur­s. Cette 9e édition du Rendez-vous végé- tal, organisée par l’Associatio­n profession­nelle en nutrition des cultures et ses partenaire­s, avait lieu à Brossard.

« Depuis l’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis, les marchés ont bien réagi, mais on commence à vouloir des résultats », a noté M. Brière.

Des stocks abondants

« Le maïs américain a connu des rendements records et la demande est très forte, mais les stocks de fin d’année sont élevés et la production augmente plus vite que la demande. En bref, le prix du maïs américain descend déjà », a souligné le stratège.

Le soya de l’oncle Sam a lui aussi atteint une production et un rendement records. « Mais la demande en soya est très forte et l’équilibre entre l’offre et la demande est fragile, a-t-il dit. D’autre part, au Brésil, on prévoit une excellente récolte et l’Argentine devient également un gros joueur. » Quant au blé, les stocks américains sont impression­nants et l’on réduira vraisembla­blement les superficie­s ensemencée­s avec cette céréale. « Il faudra surveiller la Bourse [indices Dow Jones, S&P et Nasdaq]. L’économie canadienne continuera de réagir aux politiques américaine­s, mais la Banque du Canada se garde une politique monétaire sur le taux d’intérêt pour stimuler l’économie, au besoin », a ajouté le spécialist­e.

Dans l’ensemble, nos voisins du Sud ont en main une abondance de maïs et de blé, tandis que le bilan du soya serait comme toujours plus volatil, étant donné sa forte demande. À cet égard, la météo de l’Amérique du Sud sera dans la mire des analystes. « Pour 2017, a calculé Simon Brière, il sera mathématiq­uement plus rentable de semer moins de maïs et l’on verra peut-être un transfert des superficie­s au profit du soya ou d’autres cultures. Et quoi que deviennent nos accords économique­s avec les ÉtatsUnis, nous avons en tout cas les outils pour demeurer compétitif­s », a conclu Simon Brière.

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Simon Brière, stratège de marché pour la firme R.J. O’Brien & Associates Canada.

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