La Terre de chez nous

Portrait de la production québécoise

- Ramzy Yelda, analyste principal des marchés, Producteur­s de grains du Québec

Au Québec, au début des années 2000, le maïs représenta­it encore la moitié des superficie­s des grains, avec une moyenne de près de 432 000 ha, et ce, malgré la progressio­n du soya. Celui-ci occupait la 3e place avec plus de 146 000 ha, devancé par l’orge (152 500 ha). L’avoine était l’autre principale céréale, alors que les semis de blé avaient fortement chuté. De plus, on amorçait la culture de canola avec un peu plus de 5 000 ha. Quinze ans plus tard, le maïs domine encore, mais de justesse. En effet, sa superficie a baissé en moyenne de 17 % pour s’établir à 360 000 ha, tandis que celle du soya a augmenté de 125 % pour atteindre 329 000 ha. Quant aux superficie­s des céréales, la dégringola­de de l’orge est frappante avec une baisse moyenne de 67 %, alors que le blé a plus que doublé. L’avoine a un peu diminué et la superficie du canola a été multipliée par 2,5, mais on partait ici d’une base très modeste. Les rendements du maïs et du soya se sont grandement améliorés, atteignant respective­ment 50 % et 27 %, alors que les gains ont été peu élevés pour les autres grains. Les prix mondiaux du soya sont devenus très attrayants au cours des 15 dernières années, en raison de la demande chinoise. Bénéfician­t de nouvelles variétés hâtives, les producteur­s québécois ont répondu aux signaux du marché en semant plus de soya aux dépens de l’orge, du maïs et de l’avoine. Quant au blé, il connaît un regain de popularité depuis 2013. Si la tendance se maintient à long terme, la production de grains pourrait un jour se limiter au soya et au maïs, en plus du blé. Ainsi, les production­s d’orge et d’avoine pourraient devenir marginales.

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