La Terre de chez nous

Une terre du Bas-Saint-Laurent au coeur du film

- ARIANE DESROCHERS

La terre agricole de Carol Roy, à Saint-Fabien près de Rimouski, est en vedette dans le film Arrival ( L’arrivée), qui a valu à Denis Villeneuve une nomination pour la meilleure réalisatio­n aux Oscars.

Il a fallu neuf semaines à l’équipe de tournage pour transforme­r les lieux en campement militaire du Montana audessus duquel s’immobilise un vaisseau extraterre­stre. Tout l’équipement a été transporté par les tracteurs de M. Roy, question d’éviter la compaction des sols. « Les dix-roues ne pouvaient pas aller dans les champs parce qu’il ne faisait que pleuvoir », raconte l’éleveur de boeufs nature.

La production était à la fois soucieuse de ne pas nuire aux cultures de l’agriculteu­r et d’avoir des plaines aussi vierges que possible pour le tournage.

Des plaines verdoyante­s

L’équipe a songé un moment à rendre le décor désertique au moyen d’un herbicide. La décision d’opter plutôt pour les herbes longues a ravi le propriétai­re des lieux, qui a suggéré d’épandre du fumier de poule pour en accélérer la pousse. Le directeur artistique Robert Parle, responsabl­e de la conception des décors, a craint de ne pas obtenir la hauteur désirée. « Tous les jours, je regardais les graines et j’espérais qu’elles aient bougé », raconte en riant celui qui en a appris beaucoup sur l’agricultur­e à Saint-Fabien.

La présence de fossés entre les champs a compliqué l’aménagemen­t du chemin reliant le campement au vaisseau. Seize ponceaux ont dû être installés puis camouflés. « À cette fin, on a détourbé de la pelouse dans un autre champ, explique l’agriculteu­r. Ils ne pouvaient pas acheter du gazon de golf, qui n’aurait pas eu la même couleur que ma prairie. »

Phénomène rare

Les vagues de nuages qui descendent des montagnes sur certains plans aériens durant le film n’ont pas été ajoutées à l’ordinateur. « C’est notre vrai brouillard qui arrive du fleuve Saint-Laurent et qui saute la montagne trois ou quatre fois par année », raconte M. Roy, qui n’en revient pas encore que le phénomène se soit pro- duit pendant la semaine de tournage. C’était inespéré, surtout que ce jourlà, le réalisateu­r Denis Villeneuve était déjà à bord d’un hélicoptèr­e pour faire des tests d’image. Il a ainsi pu immortalis­er la terre de 500 acres dans ses plus mystérieux atours.

« Il y a beaucoup plus de chances de voir un tracteur ou un chevreuil dans ces champs-là que des extraterre­stres! » – Carol Roy

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