Un budget fédéral sans saveur
OTTAWA — Le ministre Bill Morneau n’a pas prévu de montant pour le programme de compensation pour le secteur laitier et fromager, qui devait pourtant s’élever à 350 M$. L’arrivée des fromages européens pourrait cependant attendre le « milieu de 2017 », puisque c’est le moment prévu par le document budgétaire pour l’entrée en vigueur de l’Accord économique et commercial global (AECG).
Il n’y a pas non plus de baisse d’impôts pour les PME. Plusieurs observateurs ont cependant noté que le ministre se donnait probablement une marge de manoeuvre pour baisser l’impôt des entreprises plus tard cette année, après que les diminutions d’impôts souhaitées par le président américain Donald Trump seront vraiment mises en place. L’impôt des particuliers des Canadiens demeure le même.
Peu de nouvelles mesures
Le budget fédéral pour 2017-2018 contient peu de nouvelles mesures qui pourraient avoir un impact important en agriculture, même si l’agroalimentaire est identifié comme un des six secteurs clés pour la croissance économique du Canada. Le budget des dépenses 2017-2018 prévoit une stagnation du budget d’Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC), qui passera à 2,25 G$ en 2017-2018, contre 2,26 G$ l’année d’avant. Le prochain cadre stratégique agricole (prévu en 2018) est cité dans le budget, mais il ne fait pas l’objet d’annonces précises. À noter, le budget Morneau ajoute 70 M$ sur six ans pour l’innovation et les « découvertes agricoles », notamment sur la question des changements climatiques. Le budget de 2016 avait déjà prévu 30 M$ sur six ans pour la recherche, notamment en génomique, réalisée par ce ministère.
« Nous aiderons les agriculteurs, les producteurs et les transformateurs à bâtir leurs entreprises à l’échelle mondiale, et ce, de façon durable », a énoncé le ministre des Finances du Canada, Bill Morneau, dans son discours du budget. L’objectif du gouvernement fédéral est d’atteindre 75 G$ d’exportations agroalimentaires d’ici 2025, soit environ 50 % de plus qu’actuellement. Afin d’y arriver, il prévoit notamment un examen complet du système ferroviaire pour faciliter le transport du grain et d’autres denrées. Le budget confirme également un montant de 10,1 G$ sur 11 ans qui a été annoncé à l’automne 2016 pour améliorer les corridors de commerce en incluant notamment des travaux pour réduire la congestion au port de Montréal. On précise également que la fin des tarifs sur certains ingrédients fera économiser 700 M$ aux transformateurs agroalimentaires.
Innovations
Le secteur agroalimentaire profitera par ailleurs d’une partie du budget de 950 M$ sur cinq ans annoncé au cours de 2016 pour les six « supergrappes » qui regrouperont les entreprises et les établissements d’enseignement. Ces secteurs prioritaires sont l’agroalimentaire, les industries numériques, les sciences biologiques et de la santé, la fabrication de pointe, les ressources propres et les technologies propres.