Le Brésil au coeur d’un scandale
Premier exportateur mondial de protéine animale, le Brésil perd un à un ses marchés à la suite d’un scandale de viande avariée.
Après deux ans d’enquête, la police brésilienne vient de dévoiler l’existence d’un vaste réseau de corruption d’inspecteurs et d’officiels du gouvernement dans le but d’autoriser la vente de viande impropre à la consommation. L’« Opération chair faible » touche une vingtaine de transformateurs, dont les multinationales JBS et BRF. Le Canada, la Chine, Hong Kong, l’Union européenne, le Japon, la Corée du Sud, le Mexique et le Chili ont tout de suite frappé d’interdiction la viande en provenance du Brésil. Les exportations de boeuf et de poulet de Brasilia s’élèvent à 10 G$ US/an. Au lendemain du dévoilement du scandale, les ventes quotidiennes de boeuf à l’étranger sont passées de 63 M$ US à un peu plus de 70 000 $ US, selon Bloomberg. Cette crise sanitaire sans précédent frappe alors que le pays est aux prises avec le scandale de corruption impliquant la société pétrolière d’État Petrobras, la récente destitution de sa présidente, Dilma Roussef, ainsi que la pire récession de son histoire.
Claquer la porte
Victimes de plusieurs fraudes alimentaires dans le passé (mélamine dans le lait, viande de rats dans du boeuf), les autorités chinoises n’ont pas digéré ce nouveau scandale et ont fermé leur frontière à la viande du Brésil. Selon l’Observatoire de la complexité économique du Massachusetts Institute of Technology (MIT), les exportations brésiliennes de volailles vers la Chine ont atteint 610 M$ US en 2015. Plus du tiers de sa production de boeuf y est exporté, pour une valeur de 466 M$ US.
Pour sa part, le Canada a importé 43 M$ US de volaille brésilienne en 2015. Selon l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA),104 établissements brésiliens sont autorisés à commercialiser des produits de viande au Canada. Seulement deux d’entre eux ont vu leur agrément suspendu par l’Agence. Aucun n’a exporté au Canada au cours des six derniers mois, selon Reuters.
Aucun transformateur impliqué dans le scandale n’a exporté aux États-Unis, a assuré le département américain de l’Agriculture (USDA). Néanmoins, Washington a immédiatement resserré