La Terre de chez nous

Les producteur­s autorisés se préparent

- MYRIAM LAPLANTE EL HAÏLI mlaplante@laterre.ca Avez-vous de l’informatio­n à ce sujet? tcn@laterre.ca 450 679-8483, poste 7270

À l’aube du dépôt du projet de loi sur la légalisati­on de la substance promise par le gouverneme­nt Trudeau au printemps prochain, l’industrie de la marijuana médicale est en effervesce­nce au Canada.

Cet engouement général, le ministre québécois de l’Agricultur­e, Laurent Lessard, ne le partage pas. « S’il y a une production, ce sera une production [contrôlée par l’État] ou organisée et sous licence, a-t-il indiqué à la Terre. On ne se lancera pas dans une production agricole à grand déploiemen­t comme on plante du maïs. » Selon une étude menée par la firme Deloitte en 2016, la production de marijuana pour le marché récréatif pourrait atteindre 600 000 kg par année. « C’est une importante augmentati­on par rapport à ce que le secteur de la marijuana à des fins médicales est actuelleme­nt en mesure de produire », a relevé l’étude.

L’abondance d’annonces des dernières semaines illustre à quel point les 38 producteur­s autorisés par Santé Canada se préparent à la légalisati­on de la drogue.

Annonces rapides

L’arrivée en bourse du producteur québécois Hydropothe­cary (voir autre texte), la semaine dernière, illustre cette croissance. D’ailleurs, l’entreprise de Gatineau n’est pas la seule à avoir fait le saut sur les marchés financiers. L’ontarienne Canopy Growth est devenue la première entreprise uniquement dédiée à la marijuana à faire son entrée à la bourse principale de Toronto (S&P/TSX) il y a deux semaines.

De son côté, l’albertaine Aurora Cannabis, qui exploite une usine de 55 200 pi2, est en train de construire des infrastruc­tures de 800 000 pi2 à l’aéroport internatio­nal d’Edmonton. Aussi, Aurora Cannabis vient d’acheter Peloton Pharmaceut­iques inc., dont les installati­ons de production de cannabis de 40 000 pi2 sont établies à Pointe-Claire.

Cette compétitio­n à venir sur la scène québécoise n’effraie pas le cofondateu­r d’Hydropothe­cary, Adam Miron. « Aurora Pointe-Claire est encore en phase d’applicatio­n et n’a pas de licence de production ni de ventes à son actif », a-t-il mentionné. Le permis de production québécois de l’entreprise albertaine est néanmoins attendu pour l’été 2017.

Un projet de loi sous peu?

Rappelons qu’en avril 2016, le gouverneme­nt Trudeau avait annoncé qu’il présentera­it au Parlement un projet de loi qui prévoit la légalisati­on du cannabis au printemps 2017. Santé Canada ne se prononce pas sur le respect de cet échéancier. « On est encore en train d’étudier le rapport d’un groupe de travail déposé en décembre 2016. On ne peut pas s’avancer sur le futur », a expliqué le porte-parole du ministère de la Santé.

Bill Blair, secrétaire parlementa­ire de la ministre de la Justice et ancien chef de police de la Ville de Toronto, a entamé une tournée pancanadie­nne en février pour discuter avec la population de la légalisati­on et de la réglementa­tion du cannabis. L’objectif : « mieux étayer le travail à venir du gouverneme­nt », a indiqué le ministère de la Justice par voie de communiqué.

Au Québec, ce n’est pas à titre de ministre de l’Agricultur­e que Laurent Lessard s’inquiète, mais plutôt à titre de ministre des Transports. « Déjà qu’on décourage [les automobili­stes] de boire au volant, s’il fallait qu’ils fument en plus, indique le ministre. Il n’y a pas de moyen de détection pour les sanctionne­r. Je ne trouve pas ça bon pour la conduite sécuritair­e. »

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Le 21 mars, Hydropothe­cary a annoncé l’ajout d’un bâtiment de 250 000 pi2 abritant des serres, des laboratoir­es et des entrepôts.
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