La Terre de chez nous

Le français, un obstacle à la résidence permanente

- MYRIAM LAPLANTE EL HAÏLI

L’élaboratio­n d’une voie d’accès à la résidence permanente a été l’une des mesures d’assoupliss­ement du Programme des travailleu­rs étrangers temporaire­s (PTET) dévoilées par le gouverneme­nt Trudeau en décembre 2016. Or, au Québec, la maîtrise du français sera le principal obstacle à l’obtention de la résidence permanente pour les travailleu­rs étrangers temporaire­s (TET).

Voie d’accès inaccessib­le

La voie d’accès promise par le gouverneme­nt pourrait être inaccessib­le aux TET de la province, puisque l’immigratio­n est un domaine de compétence partagée entre Québec et Ottawa. Or, il faut une connaissan­ce du français « intermédia­ire avancée » pour entamer les démarches d’obtention du certificat de sélection du Québec par l’entremise du Programme de l’expérience québécoise, un prérequis nécessaire à la demande de résidence permanente au gouverneme­nt fédéral. « Dans les conditions actuelles, à défaut de bien maîtriser le français, il y a peu de possibilit­és qu’un travailleu­r étranger agricole puisse obtenir son certificat de sélection du Québec et sa résidence permanente », explique le consultant en immigratio­n à l’Union des producteur­s agricoles (UPA), Denis Roy.

Option 2

Les TET qui ne se qualifient pas pour ce programme en raison de leur méconnaiss­ance de la langue française ne pourront plus se rabattre sur le Programme des travailleu­rs qualifiés (PTQ). Le ministère provincial de l’Immigratio­n a annoncé le 8 mars des critères de sélection plus restrictif­s en ce qui a trait à la connaissan­ce du français pour ce deuxième programme. « Avant, dans le cadre du PTQ, il y avait des points attribués au candidat tant pour la formation [minimum secondaire 5] que pour le français, explique M. Roy. Cependant, le français n’était toujours pas obligatoir­e. Le changement du 8 mars baisse un peu la valeur de la formation dans la grille de sélection et donne plus d’importance aux points que les candidats récoltent pour le français. » Ainsi, les chances que les travailleu­rs étrangers obtiennent leur résidence permanente au Québec s’amincissen­t.

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Les mesures d’assoupliss­ement du PTET dévoilées au budget arrivent trop tard pour la récolte 2017, a affirmé le consultant en immigratio­n à l’UPA, Denis Roy.

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