Brasse-camarade autour de Maxime Bernier
SHERBROOKE — Les provocations de Maxime Bernier contre la gestion de l’offre et le « cartel » du sirop d’érable ont entraîné du brasse-camarade le 20 mars à Sherbrooke. Emery Bélanger, producteur à Milan en Estrie, a été secoué et expulsé d’une conférence de presse où le candidat à la chefferie du Parti conservateur était venu donner son appui à des acériculteurs récalcitrants.
Le député de Beauce Maxime Bernier dit appuyer ces acériculteurs brimés par un décret fédéral « inconstitutionnel » qui leur interdit d’exporter ou de vendre leur produit eux-mêmes dans le reste du Canada. À son avis, la Cour suprême du Canada va d’ailleurs accepter d’entendre la cause d’Angèle Grenier, une acéricultrice de Sainte-Clotilde-de-Beauce qui réclame ce droit.
« Si je deviens chef du Parti conservateur et premier ministre du Canada, a promis Maxime Bernier, nous allons amener devant la Cour [suprême] toutes les provinces qui passent des règlements ou une législation à l’encontre de la liberté de mouvement et de commerce. »
Le président de la Fédération des producteurs acéricoles du Québec, Serge Beaulieu, dit trouver « bien ordinaire » qu’un aspirant premier ministre du Canada « se trimbale avec du monde qui dit : “Je vais défier les lois, la démocratie” ». « Ce n’est pas pensable, a-t-il déclaré, que quelqu’un qui veut devenir premier ministre du Canada s’affiche avec du monde qui contrevient à la loi. Il n’est pas premier ministre, il est JUSTE député. Il incite le monde à défier des lois qui ont été votées démocratiquement. »
Devant ses adversaires à la chefferie et en raison de sa position pour l’abolition de la gestion de l’offre, Maxime Bernier se retrouve-t-il assis sur la branche qu’il est en train de scier? « Je suis assis à la bonne place », a-t-il répliqué, disant être fier d’appuyer des producteurs qui défendent la liberté.
Dans la même veine, il s’est dit très heureux de voir le président américain Donald Trump rouvrir l’Accord de libreéchange nord-américain (ALENA). À son avis, on doit en profiter pour abolir la gestion de l’offre tout en accordant aux producteurs des délais de transition et des compensations raisonnables. En retour, dit-il, les frontières américaines devraient être ouvertes au bois d’oeuvre canadien. « Le lait diafiltré, a-t-il ajouté, est une autre preuve que le système ne fonctionne pas. »