La Terre de chez nous

Les provinces parviennen­t à un accord global

- THIERRY LARIVIÈRE tlariviere@laterre.ca

Après 21 rondes de négociatio­ns s’étirant sur deux ans et demi, les provinces et les territoire­s canadiens sont parvenus à s’entendre sur un nouvel Accord de libre-échange canadien (ALEC). Le texte intégral a été dévoilé le 7 avril, à Toronto.

Selon les experts du gouverneme­nt responsabl­es de la séance d’informatio­n destinée aux journalist­es, la gestion de l’offre serait protégée sur le modèle de plusieurs autres accords internatio­naux. Il n’a cependant pas été possible d’obtenir l’analyse à chaud des représenta­nts des agriculteu­rs concernés pour valider cette affirmatio­n des fonctionna­ires fédéraux.

L’exception agricole

La mise en marché collective fait tout de même partie de la section sur les exceptions générales au libre commerce. La portée exacte de cette exception agricole (article 812) devra cependant être évaluée en détail. La gestion de l’offre et la mise en marché collective en général semblent néanmoins pouvoir continuer de faire l’objet de règles provincial­es et fédérales qui « restreigne­nt ou empêchent la circulatio­n d’un produit agricole et concernent la sortie de ce produit du territoire » d’une des provinces.

« C’est une annonce historique. Ça couvre toutes les provinces ainsi que tous les territoire­s et les secteurs de l’économie », a déclaré Navdeep Bains, ministre fédéral de l’Innovation, des Sciences et du Développem­ent économique. « Le gouverneme­nt du Québec est très fier d’adhérer à ce partenaria­t », a affirmé Lise Thériault, vice-première ministre du Québec.

Travail à faire

L’ALEC prévoit par ailleurs un processus de « réconcilia­tion » réglementa­ire si des règles divergente­s devaient s’appliquer à un même produit entre les provinces. Les pourcentag­es d’éthanol présents dans l’essence ou encore les empaquetag­es de crème à café devraient, par exemple, être uniformisé­s.

Un mécanisme de règlement des différends est également prévu avec un panel qui pourra imposer jusqu’à 10 M$ d’amende aux provinces qui refuseraie­nt de se conformer aux décisions de cette instance en maintenant une barrière au commerce jugée injustifié­e.

« Il y a encore beaucoup de travail à faire », admet le ministre Navdeep Bains. Ainsi, le commerce interprovi­ncial des alcools sera revu par un comité qui fera des recommanda­tions d’ici un an. Un comité du même type proposera une harmonisat­ion des règles sur les produits financiers d’ici six mois.

L’ALEC entre en vigueur le 1er juillet 2017 et remplace l’Accord de commerce intérieur (ACI), qui était en place depuis 22 ans.

Rappelons qu’une entente de principe était intervenue en juillet 2016. En tout, il aura fallu deux ans et demi et 21 rondes de négociatio­ns pour conclure cette entente de 359 pages.

Il n’a pas été possible d’obtenir de commentair­es sur le volet agricole de l’ALEC au moment de publier, le 7 avril. Des réactions et des précisions sur d’autres implicatio­ns de l’accord suivront dans nos prochaines éditions.

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Selon les experts du gouverneme­nt, le nouvel Accord de libre-échange canadien (ALEC) protégerai­t la gestion de l’offre.
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