La Terre de chez nous

Le meilleur sirop, à prix d’or

- MARTIN MÉNARD

Des acériculte­urs ont remarqué qu’à un certain moment de la saison, ils obtiennent un sirop hors de l’ordinaire, au goût incomparab­le. Ce sirop d’exception, qui pourrait faire l’objet d’une appellatio­n réservée, pourrait se vendre au double ou même au quadruple du prix.

C’est ce marché de niche que compte exploiter François Décarie, propriétai­re de l’entreprise Groupe 29 février inc. Sa toute nouvelle marque haut de gamme, les Coulées des grands jours, offre les meilleurs sirops produits par des artisans québécois. « Il y a des gens qui sont prêts à payer 50 $ pour une bouteille d’huile d’olive ou 12 $ pour un morceau de fromage. Ces consommate­urs veulent un goût unique. Je vise le même type d’approche en mettant en marché des sirops d’érable qui se démarquent », explique M. Décarie.

6 à 7 $ la livre au producteur

L’entreprise de François Décarie, spécialisé­e dans la commercial­isation des produits de l’érable, achète des sirops d’exception élaborés par de petites érablières. Celles-ci sont récompensé­es pour la qualité de leur nectar en recevant un prix deux fois plus élevé, soit de 6 à 7 $ la livre. Le commerçant recrute des acériculte­urs passionnés, dont le sirop a une histoire et un goût particulie­rs. Il contacte ceux qui ont remporté des prix lors des concours de sirop de la Commanderi­e de l’érable. Il vise aussi des érablières de diverses régions afin d’offrir des goûts de terroirs différents.

Les bouteilles des Coulées des grands jours seront vendues sur les marchés asiatique, américain et canadien dès juin prochain, à un prix pouvant aller jusqu’à quatre fois celui du sirop convention­nel.

L’appellatio­n

Le sirop d’érable d’exception ne livre pas ses secrets facilement, mais à la Fédération des producteur­s acéricoles du Québec, la porte-parole Caroline Cyr confirme que le projet d’appellatio­n ou de certificat­ion pour un sirop d’exception est en cours de réalisatio­n. « Une firme de consultant­s a présenteme­nt le mandat de trouver un moyen de caractéris­er ces flaveurs exceptionn­elles, mais ce n’est pas simple. Est-ce qu’on le fait chimiqueme­nt ou gustativem­ent? » demande-t-elle.

D’ailleurs, et contrairem­ent à ce que les gens croient, la couleur n’a pas vraiment d’importance pour définir les sirops d’exception. « Ils sont facilement reconnaiss­ables par leur goût, comme le prouvent des dégustatio­ns à l’aveugle », assure le secrétaire de la Commanderi­e de l’érable, André Caron.

La caractéris­ation des sirops d’exception pourrait mener à la création d’une appellatio­n protégée. Toutes les options sont sur la table : une appellatio­n associée à un goût qui se démarque ou à un terroir précis, ou encore, de « sirop fait à l’ancienne », où l’emploi d’un concentrat­eur serait proscrit.

 ??  ?? L’expérience des tests à l’aveugle menés par la Commanderi­e de l’érable démontre que la couleur n’a pas vraiment d’importance pour définir les sirops d’exception.
L’expérience des tests à l’aveugle menés par la Commanderi­e de l’érable démontre que la couleur n’a pas vraiment d’importance pour définir les sirops d’exception.
 ??  ?? François Décarie, propriétai­re de l’entreprise Groupe 29 février inc, lance les Coulées des grands jours, une marque haut de gamme qui regroupe les sirops d’exception de certains artisans québécois.
François Décarie, propriétai­re de l’entreprise Groupe 29 février inc, lance les Coulées des grands jours, une marque haut de gamme qui regroupe les sirops d’exception de certains artisans québécois.

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