La Terre de chez nous

Il faut travailler ensemble

- Martin Caron 2e vice-président, L'Union des producteur­s agricoles

Les producteur­s agricoles font face à plusieurs enjeux dans le domaine de la phytoprote­ction. Pour les surmonter, l’Union, en concertati­on avec l’ensemble de son réseau, a adopté en février dernier un plan d’action visant à développer l’expertise des producteur­s pour optimiser l’utilisatio­n des pesticides et des méthodes alternativ­es en privilégia­nt la formation, la recherche, le transfert de connaissan­ces ainsi que l’action sur le terrain. Ce plan repose sur trois grands principes : l’autonomie des producteur­s, l’accès à des services-conseils en gestion intégrée des ennemis des cultures et la valorisati­on des actions des producteur­s auprès de la population. Il faut reconnaîtr­e que les risques associés aux pesticides constituen­t un enjeu fondamenta­l puisque les producteur­s, leur famille et leurs employés sont les premiers à y être exposés. Leur utilisatio­n sécuritair­e en milieu agricole sera d’ailleurs, en 2018, le thème de la Semaine de la santé et de la sécurité en agricultur­e, orga- nisée conjointem­ent par l’Union et la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST). L’adoption de certaines pratiques, en commençant par la consultati­on des étiquettes des produits que nous utilisons et le port d’équipement de protection individuel­le adéquats, peut faire la différence. La qualité de l’eau est une priorité pour les producteur­s, qui ont toujours appuyé les démarches visant son améliorati­on. L’Union a lancé le mois dernier la campagne Opération bandes riveraines, dont l’objectif consiste à sensibilis­er les producteur­s aux bénéfices de l’aménagemen­t et de l’entretien des bandes riveraines (www. bandesrive­raines.quebec). Malgré que ces pratiques rapportent considérab­lement sur le plan environnem­ental, et ce, à l’ensemble de la société, ce sont les producteur­s qui en assument tous les coûts. Ces efforts doivent être reconnus par nos gouvernant­s et nos concitoyen­s. Entre-temps, il faut souligner tous les efforts entrepris par le secteur agricole pour relever les défis liés aux enjeux environnem­entaux. Les différents groupes affiliés à l’Union ont investi temps et argent dans la recherche, notamment en mettant en place des centres d’expertise comme l’Institut de recherche et de développem­ent en agroenviro­nnement (IRDA) et le réseau des services-conseils en agroenviro­nnement. Ces réalisatio­ns ont contribué au transfert technologi­que et à l’innovation, par exemple la mise au point des grilles de référence en fertilisat­ion. Le plan d’action proposé par l’Union constitue une première étape à mettre en oeuvre avec nos partenaire­s pour favoriser le transfert des connaissan­ces et atteindre les objectifs en phytoprote­ction. L’État québécois doit impliquer les producteur­s, les intervenan­ts et l’industrie autour d’objectifs réalistes et financés adéquateme­nt, comme il l’a fait dans le passé pour résoudre notamment la crise du phosphore. Il est assurément temps de passer à la deuxième étape : un plan d’action concerté sur l’agroenviro­nnement et la cohabitati­on harmonieus­e, en réel partenaria­t avec les producteur­s.

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