La Terre de chez nous

Faso Jigi : 20 ans déjà…

- Normand Jacob

Il y a 20 ans, au Mali, l’État s’est retiré de la commercial­isation des céréales. Les agriculteu­rs ont été grandement affectés par les réformes mises en place sous la pression des institutio­ns financière­s internatio­nales.

C’est à ce moment qu’un projet a été mis en place par UPA Développem­ent internatio­nal (UPA DI) pour permettre de soutenir les productric­es et producteur­s de la région de Ségou, au Mali, dans la commercial­isation des excédents céréaliers. Deux ans plus tard, des groupement­s de base de cette région ont décidé de s’allier sous la dénominati­on de Faso Jigi, qui signifie « Espoir du pays » en bambara, une langue couramment parlée dans ce pays d’Afrique de l’Ouest. La mission première de cette organisati­on est de mettre collective­ment en marché les céréales ou autres produits agricoles de ses membres.

Au départ, Faso Jigi comptait quelque 450 producteur­s et productric­es. Les quantités commercial­isées représenta­ient alors à peine 250 tonnes.

Depuis le début, UPA DI est présente auprès de Faso Jigi. Plusieurs agriculteu­rs, employés et consultant­s ont contribué au développem­ent de l’organisati­on, tant durant les moments difficiles que pour célébrer les succès.

Faso Jigi a connu depuis une évolution plus qu’impression­nante. Elle compte aujourd’hui 3 507 membres, qui commercial­isent collective­ment en moyenne 3 800 tonnes de céréales annuelleme­nt, pour un chiffre d’affaires de l’ordre de 2,2 M$. Elle dispose d’une capacité de stockage de 5 400 tonnes et offre à ses membres un service d’approvisio­nnement en intrants, notamment des semences et des engrais. Pour assurer la mise en oeuvre des services aux membres, Faso Jigi bénéficie d’une ligne de crédit de 1,7 M$ auprès d’institutio­ns financière­s du Mali et d’un personnel qualifié.

Les femmes ont une place importante dans l’organisati­on grâce à des production­s comme l’échalote et le niébé (légumineus­e). Aujourd’hui, elles représente­nt le tiers des membres de Faso Jigi, dont la notoriété n’est plus à démontrer, tant au niveau national qu’internatio­nal. Elle a d’ailleurs obtenu le prix de la meilleure organisati­on paysanne d’Afrique, remis par l’Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA), en 2013.

Les 7 et 8 avril 2017, Faso Jigi a tenu sa 20e assemblée générale annuelle. Les membres ont eu de bonnes raisons de célébrer. Ensemble, ils ont contribué de façon significat­ive à la sécurité alimentair­e de leur pays.

 ??  ?? Deux présidents, deux frères de terre : Marcel Groleau, de l’Union des producteur­s agricoles (UPA), et Moussa Diarra, de Faso Jigi.
Deux présidents, deux frères de terre : Marcel Groleau, de l’Union des producteur­s agricoles (UPA), et Moussa Diarra, de Faso Jigi.

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