Les intentions d’ensemencement aux États-Unis
Le 31 mars, le département de l’Agriculture des États-Unis (USDA) a dévoilé les intentions d’ensemencement des producteurs américains. La superficie du maïs est de 90 millions d’acres (Mac), ce qui est conforme à ce qui avait été annoncé lors de la conférence annuelle de l’USDA en février. Cela représente une baisse de 4 Mac ou 4 % comparativement à 2016. La superficie du soya devrait atteindre un niveau record de 89,5 Mac, soit 1,5 Mac de plus que ce qui a été publié en février. Cela constitue une hausse de 6,1 Mac ou 7 % par rapport à l’an passé. Finalement, la superficie en blé est de 46,1 Mac, soit 4,1 Mac ou 8 % de moins qu’en 2016. Des intentions historiques Ce rapport sur les intentions d’ensemencement est historique à deux égards. D’une part, la superficie du soya atteint quasiment celle du maïs pour la première fois, ce qui démontre que la fève est devenue plus payante que le maïs pour bon nombre de producteurs du Midwest. D’autre part, la superficie du blé dégringole au plus bas niveau depuis que les statistiques ont commencé à être compilées en 1919. C’est l’aboutissement d’une tendance lourde. Depuis le début des années 2000, il y a eu un envol de la demande mondiale du soya causé par la consommation en Chine et une forte augmen- tation de la demande du maïs due aux mandats sur les biocarburants. Les rendements de ces deux cultures ont progressé rapidement grâce aux investissements massifs dans l’amélioration génétique et à l’introduction de nouvelles variétés, qui ont permis au maïs et au soya de s’implanter dans les plaines du Nord. Le blé, par contre, a végété; la recherche qui y est consacrée est pratiquement inexistante comparativement à celle effectuée dans les deux autres cultures, et les gains en rendement ont été minimes. La rotation la plus rentable qui s’est donc imposée dans le Midwest est celle du maïs-soya, le blé étant relégué au 3e rang. Ramzy Yelda, analyste principal des marchés Les Producteurs de grains du Québec