La Terre de chez nous

Semer… pour la première fois

- MARTIN MÉNARD

SAINTE-VICTOIRE-DE-SOREL — Maude Péloquin s’entraînait depuis un mois pour comprendre le fonctionne­ment du tracteur, du planteur et du système GPS. Les journées pluvieuses reportaien­t son baptême des semis, mais maintenant ça y est : sa carrière d’agricultri­ce est lancée, elle a semé son premier « vrai » champ le 17 mai. Et depuis, elle participe à cette course contre la montre des semis. « C’est certain que je suis un peu nerveuse. Je veux bien faire les choses, sans rien briser, mais ça va bien », dit-elle, au volant de son Puma.

À 28 ans, Maude vient de changer sa vie. Elle a décidé de remettre sa démission comme comptable agréée pour prendre avec son frère la relève de la ferme familiale située à Sainte-Victoirede-Sorel, en Montérégie. C’est elle qui est maintenant responsabl­e des semis de soya sur une bonne portion des 630 hectares en culture que compte l’entreprise. Elle veille aussi sur les 290 veaux de grain.

« J’ai fait ce changement de carrière pour me rapprocher de ma famille et pour profiter de la qualité de vie à la ferme. Aussi, être son propre patron, il n’y a rien qui bat ça », commente-t-elle.

Des défis

Enceinte de son premier enfant, la jeune femme respire la joie. Elle conduit son tracteur avec le souci du détail, vérifiant fréquemmen­t les moniteurs et le travail du planteur. Sans connaissan­ces agronomiqu­es, et n’ayant pas travaillé à la ferme dans sa jeunesse, Maude assure que les défis sont nombreux.

« Je dois tout apprendre. Une chance que mon père et mon frère sont là, mais ce n’est pas évident, car ils ne me communique­nt pas toujours avec précision ce qu’il faut faire », confie-t-elle, sourire en coin. Elle cite en exemple sa difficulté à conduire le tracteur lors des manoeuvres d’approche : « Je faisais toujours des mouvements brusques, jusqu’à ce que mon père se décide à m’expliquer, après quelques semaines, qu’il y avait un Low et que j’étais sur le Hi… »

La Terre a demandé à Maude Péloquin si la comptable qu’elle est avait vérifié la rentabilit­é d’une production de grains avant de se lancer dans l’aventure. « On ne connaît jamais l’avenir, mais pour l’instant, ce l’est », indique-t-elle. Ce changement de carrière implique pour elle de troquer ses robes et ses tailleurs pour des Big Bill. « Mais quelque chose que je ne change pas, ce sont mes ongles roses. C’est mon côté girly, même à la ferme », dit-elle avec un clin d’oeil.

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 ??  ?? Maude Péloquin a délaissé sa carrière de comptable agréée pour prendre le volant d’un tracteur. Elle a semé son premier champ le 17 mai dernier.
Maude Péloquin a délaissé sa carrière de comptable agréée pour prendre le volant d’un tracteur. Elle a semé son premier champ le 17 mai dernier.
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