Le ministre Lessard veut laisser sa marque
À quelques jours de la 3e rencontre préparatoire au Sommet sur l’alimentation, qui se tiendra le 26 mai, le ministre Laurent Lessard a indiqué à la Terre qu’il souhaite donner une cible ambitieuse de croissance au secteur dans sa future politique bioalimentaire. Cette cible s’apparentera un peu au modèle de Lucien Bouchard qui, lors du grand sommet de 1998, voulait doubler la production en cinq ans.
Le résultat du processus en cours ne tombera pas dans l’oubli, promet le ministre. « L’ambition que j’ai, c’est de faire progresser le secteur bioalimentaire du Québec dans tous ses territoires », affirme le ministre. Des volets ont été établis par Laurent Lessard : l’agriculture de proximité qui couvre les territoires du Québec, une production de qualité qui peut nourrir sa propre région, les autres régions du Québec, les autres provinces et la planète. « On veut prendre plus de place sur nos tablettes et dans les marchés qu’on veut occuper », ajoute-t-il. « Il faudra se donner des cibles de croissance pour l’intérieur et l’extérieur du Québec », précise Laurent Lessard, qui mise sur un développement des différentes filières.
Les programmes de gestion des risques en agriculture feront partie de la future politique, mais avec un nouvel objectif. « Il faut que ce soit une politique qui répond aussi à du développement de territoire. On ne pourra pas faire beaucoup plus si tout se passe en Montérégie et en Chaudière-Appalaches », lance le ministre Lessard, qui veut d’abord « voir ce qu’il faut faire pour le territoire, et après se demander quels sont les moyens pour l’atteindre, et l’assurance en fait partie ».
Marge de manoeuvre financière
« Je vais être en demande auprès du gouvernement pour les moyens [afin de mettre en place la politique] », affirme le ministre, qui rappelle l’importance des exportations bioalimentaires dans la croissance du PIB québécois.
Lors de la récente étude des crédits, le ministre a confirmé que La Financière agricole du Québec (FADQ) devrait disposer de 100 M$ de marge de manoeuvre. Est-ce que ça peut servir à la nouvelle politique?
« Toutes les marges de manoeuvre, j’essaie de les accaparer », répond le ministre, en précisant que l’année en cours n’est pas terminée et qu’on ne sait pas quelle marge de manoeuvre finale détiendra la FADQ. Le ministre Lessard ajoute qu’il y a aussi une somme de 30 M$ qui est la part du gouvernement dans les fonds du programme d’assurance stabilisation des revenus agricoles (ASRA) devenus inactifs. Il souhaite conserver cet argent pour la future politique.
« Le pied sur le gaz »
Les partis d’opposition reprochent au gouvernement de ne donner au secteur agricole qu’un ministre « à temps partiel ». « On a le pied sur le gaz et je pense que c’est ce que la clientèle entend », se défend Laurent Lessard, qui dit avoir trouvé son « momentum », notamment parce que plusieurs des joueurs en agriculture n’ont pas changé.
« Tous les changements au MAPAQ sont terminés. Je me suis assuré d’avoir les bonnes personnes aux bonnes places », ajoute le ministre, qui a fait une longue liste des actions, rencontres et déplacements effectués ces derniers mois. Il met au défi les députés de l’opposition de le suivre plus souvent et de lui poser plus de questions à l’Assemblée nationale.