Des euthanasies qui dérangent
La récente euthanasie de petits veaux laitiers n’ayant pas trouvé preneur à l’encan de Saint-Isidore sème l’émoi parmi des producteurs. Plusieurs se questionnent sur les raisons derrière cette situation qui n’est pas inhabituelle.
Sur Facebook, des éleveurs ont dénoncé le fait que des acheteurs « lèvent le nez » sur leurs veaux. « L’euthanasie, ce n’est pas souhaitable, mais ça arrive presque chaque semaine, mais à très petits volumes », mentionne le président des Producteurs de bovins du Québec (PBQ), Claude Viel. L’euthanasie se fait sous la super- vision du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ).
Selon le dirigeant, la situation s’explique par la conjoncture du marché des veaux laitiers. « Il y a plus de vêlages en automne pour répondre à la demande de lait. En même temps, la production de veaux de lait et de grain diminue. Nous sommes donc en surplus et les acheteurs sont plus sélectifs. Ils choisissent les bons veaux », résume M. Viel. « Majoritairement, c’est pour des raisons de santé ou de conformation que les veaux ne sont pas achetés », ajoute Louis Blouin, directeur de la mise en marché pour le secteur des bovins de réforme et des veaux laitiers aux PBQ.
Un rapport d’inspection du MAPAQ, dont La Terre a obtenu copie, révèle que 50 veaux n’ont pas trouvé preneur lors de la vente du 11 octobre à SaintIsidore. « La majorité présente des problèmes de santé tels que boiterie, arthrite, pneumonie, maigreur, fai- blesse, infection ombilicale, diarrhée, malformations congénitales… Ces problèmes de santé affectent la capacité des veaux à être transportés sans douleur indue. Ceux-ci sont non transportables et doivent être euthanasiés », indique le document préparé par un vétérinaire.
Les acheteurs recherchent aussi des lots les plus uniformes possible. Les veaux Holstein trouvent ainsi plus facilement preneur comparativement à ceux des autres races.