La Terre de chez nous

La lutte intégrée démystifié­e

- MYRIAM LAPLANTE EL HAÏLI mlaplante@ laterre.ca

En lutte intégrée, tous les gestes qui aident à préserver l’environnem­ent comptent, même les plus petits. « Ce n’est pas parce qu’on ne fait pas tout [selon les principes de la lutte intégrée] qu’on ne peut pas en faire au moins un minimum », indique la coordonnat­rice du Pôle d’excellence en lutte intégrée (PELI), Anne Ammerlaan. C’est le message qu’elle souhaite transmettr­e aux producteur­s le 8 décembre prochain lors des Journées horticoles et grandes cultures de Saint-Rémi.

Petits gestes

Idéalement, à la fin de la présentati­on d’Anne Ammerlaan, les agriculteu­rs auront compris que l’applicatio­n de la lutte intégrée n’est pas une mission impossible. Par exemple, ils seront conscients qu’aménager des bandes fleuries afin de réduire l’utilisatio­n des insecticid­es ou effectuer la rotation des grandes cultures pour aider à préve- nir la résistance des mauvaises herbes peut faire une différence. En fait, tous les gestes qui contribuen­t à préserver l’environnem­ent ont leur importance et beaucoup de personnes travaillen­t déjà en régie intégrée sans même le savoir, avance Anne Ammerlaan.

Denys Van Winden, des Production­s horticoles Van Winden, abonde dans le même sens. Celui qui animera le 8 décembre la présentati­on La lutte intégrée est-elle un luxe? souligne que les procédés simples sont à la portée de tous. Pour lui, la première chose à faire est de noter quotidienn­ement tout ce qui est réalisé dans la journée à la ferme. Inscrire sur papier les actions que l’on pose permet d’effectuer un suivi adéquat, mais principale­ment de prendre conscience de ses façons de faire et de les remettre en question en ayant en tête de protéger tant l’environnem­ent que ses employés.

Denys Van Winden se rappelle qu’à une certaine époque, les travailleu­rs accroupis dans le champ baissaient tout simplement la tête quand le tracteur pulvérisai­t un traitement dans leur rangée, ce qui occasionna­it plus tard bien des maux. Aujourd’hui, connaître exactement le délai d’entrée des employés au champ permet d’améliorer leur bienêtre. « On ne réalisait pas l’impact de nos actions », avoue-t-il. Les Van Winden travaillen­t avec les Production­s en régie intégrée du sud de Montréal (PRISME) depuis longtemps. Ils sont « tombés dans le bain » de la lutte intégrée assez rapidement, même si, au début, ce n’était pas payant.

Pas un luxe

La lutte intégrée n’est « vraiment pas un luxe », concluent les deux intervenan­ts. C’est un genre de médecine préventive. Les cas de cancer chez les producteur­s ne sont pas rares. « Ça fait réfléchir », dit M. Van Winden. Il explique que l’objectif de l’agricultur­e n’est pas de « cultiver aujourd’hui pour empoisonne­r des gens [plus tard] », mais que les producteur­s ne sont peut-être pas préparés à faire face à un changement de paradigme. Et les modificati­ons de comporteme­nt prennent du temps à porter fruit. L’équipe du PELI ne pourrait faire avancer les choses sans le Centre local de développem­ent (CLD) des Jardinsde-Napiervill­e, la MRC des Jardins-deNapiervi­lle, le ministère de l’Agricultur­e et l’Associatio­n des producteur­s maraîchers du Québec.

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L’équipe du PELI, composée des agents de recherche Nicolas Chatel-Launay et Isabelle Matteau et de la coordonnat­rice Anne Ammerlaan, participer­a aux Journées horticoles et grandes cultures de Saint-Rémi.
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L’automne dernier, les consommate­urs étaient curieux d’acquérir des notions de lutte intégrée au Parc olympique de Montréal.

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