Charrière coupable
TROIS-RIVIÈRES — Olivier Charrière, reconnu coupable de deux des neuf chefs d’accusation qui pesaient contre lui, peut rester en liberté en attendant la sentence que lui imposera le juge Louis Dionne. Les 12 membres du jury ont mis environ trois jours pour prononcer un verdict de culpabilité sur les chefs de vol de grains et de fraude envers des producteurs agricoles dont il a utilisé les grains à son avantage.
Les faits qui lui sont reprochés se sont produits entre 2008 et 2009. Olivier Charrière aurait alors vendu des grains que lui avaient confiés des producteurs agricoles de plusieurs régions, dont la Mauricie, le Centre-du-Québec et la Capitale-Nationale.
Il a été innocenté des sept autres chefs d’accusation de fraude envers les producteurs de grains, de vol d’un séchoir à grains, de vol et de fraude contre sa compagnie, les Élévateurs de la RiveNord, de fraude contre des institutions du Mouvement Desjardins et de vol et de fraude contre son fournisseur de gaz propane, Supérieur Propane.
Les avocats de la Couronne responsables du dossier, Mes Benoît Larouche et Julien Beauchamp-Laliberté, ont indiqué être « satisfaits » du verdict. Me Beauchamp-Laliberté a soutenu : « Le nombre de chefs d’accusation pour lesquels l’accusé a été déclaré coupable n’est pas important pour la poursuite puisque l’accusé a été déclaré coupable du coeur de cette affaire : le vol et la fraude envers 25 producteurs agricoles pour des pertes de plus de 700 000 $. »
Sentence en janvier
Olivier Charrière connaîtra au début de l’année la sentence que lui réserve le juge. Celui-ci a décidé de ne pas le maintenir incarcéré comme le réclamait la Couronne, qui appuyait cette demande sur le grand nombre de victimes dans cette affaire, soit une vingtaine, sur l’importance des pertes financières qu’elles avaient subies et sur la durée pendant laquelle ces faits ont été commis.
Pour sa part, l’avocat d’Olivier Charrière, Me Miguel Mpetsi-Lemelin, a fait valoir que son client n’avait pas d’antécédents judiciaires, qu’il était actif sur le marché du travail et que les événements remontaient à plus de 10 ans.
Les observations sur la peine auront donc lieu le 15 janvier. D’emblée, Me Beauchamp-Laliberté a indiqué avoir l’intention « de demander une peine d’emprisonnement sévère dans les circonstances compte tenu du nombre élevé de victimes, de la répétition des gestes et du fait qu’il a commis ses fraudes alors qu’il possédait un permis pour pratiquer son commerce ». « Il a aussi abusé de la confiance de personnes en situation de vulnérabilité à son égard », a-t-il ajouté.