La Salmonella Dublin, toujours sur le radar
En novembre 2016, la multiplication d’infections causées par la bactérie Salmonella Dublin chez les bovins et les humains faisait craindre le pire aux spécialistes de l’Institut national de santé publique (INSP). Qu’en est-il aujourd’hui?
Salmonella Dublin préoccupe en raison de sa multirésistance aux antibiotiques. Ce pathogène sournois peut infecter les bovins, sans aucun signe apparent. L’animal pourra ensuite excréter la bactérie dans l’environnement sur une longue période de temps. Puisque les infections à Salmonella Dublin constituent une zoonose, c’est-à-dire une maladie transmissible à l’homme, l’INSP veille au grain.
Depuis 2011, les autorités sanitaires ont recensé de nombreux cas tant chez les bovins que chez l’humain. Le lien génétique entre les souches humaines et animales a d’ailleurs été confirmé.
Selon une enquête de prévalence menée en 2015, près de 7 % des élevages de bovins laitiers du Québec ont été exposés à la bactérie. En octobre dernier, le ministère de l’Agriculture du Québec (MAPAQ) a lancé une campagne de sensibilisation et de prévention au sujet de la biosécurité relative à Dublin. Cette initiative offre aux producteurs l’opportunité de recevoir la visite d’un vétérinaire pour comprendre ce qu’est la bactérie et mettre en place un plan de biosécurité. Les éleveurs n’ont rien à débourser et leur participation est volontaire. La campagne prendra fin le 31 mars prochain.
Vigie Depuis 2016, l’éclosion de Dublin que craignait l’INSP ne s’est pas produite, mais des infections sporadiques apparaissent. « Tous les cas font l’objet d’une enquête, révèle Sadjia Bekal, docteure en microbiologie à l’Institut. Pour 2017, il y a une diminution significative des cas humains de presque 50 % par rapport à 2016, ce qui démontre que les pratiques du côté animal sont très efficaces. » L’INSP tente toujours de découvrir comment la bactérie se transmet à l’homme et maintient la vigie autour de
Dublin. « On ne baisse pas la garde », assure Mme Bekal.
« Les pratiques du côté animal sont très efficaces. »