La Terre de chez nous

Un vétéran du Marché Jean-Talon vend ses kiosques

- MYRIAM LAPLANTE EL HAÏLI mlaplante@ laterre.ca

Après 50 ans au Marché Jean-Talon, Alain Darsigny accroche une pancarte « À vendre » sur ses quatre kiosques. L’agriculteu­r et détaillant prend sa retraite après 50 années de vente de fruits et légumes. « À 65 ans, je suis à l’âge de me retirer », dit M. Darsigny.

Pour l’acheteur, la vente de fruits et légumes pourra se faire été comme hiver dans les quatre emplacemen­ts.

Mais on doit obligatoir­ement avoir en sa possession une carte de producteur pour faire l’acquisitio­n des kiosques. « J’élimine plusieurs acheteurs potentiels, parce qu’il faut absolument qu’ils soient en agricultur­e », indique M. Darsigny.

Trois ou quatre agriculteu­rs se sont manifestés depuis qu’il a mis l’annonce sur Kijiji, mais rien n’est encore décidé. Il attendra le bon, quitte à faire une saison de plus. « C’est ma retraite, le marché », affirme le sexagénair­e.

Cher

« Les acheteurs s’étonnent, mais le Marché Jean-Talon, ce n’est pas donné », affirme le vendeur.

Pour les quatre emplacemen­ts, M. Darsigny débourse 3 100 $ par mois, été comme hiver. Il doit aussi verser annuelleme­nt 4 000 $ pour la location de deux camions réfrigérés, 1 500 $ pour les vidanges et 2 000 $ en taxes profession­nelles.

Est-ce possible de bien en vivre? « On se débrouille », répond le producteur.

Le fort achalandag­e de la fin de semaine permet de générer de 50 à 55 % du chiffre d’affaires de la semaine, mais pour vivre confortabl­ement, M. Darsigny s’est spécialisé dans la livraison aux restaurate­urs. Il parvient à se payer un salaire de base en approvisio­nnant une dizaine de restaurant­s de la métropole.

Pour convaincre les acheteurs potentiels, il explique que les consommate­urs effectuent de plus en plus un retour aux marchés. « Depuis l’année dernière, on voit une progressio­n; les chiffres augmentent et j’estime qu’on est sur le bon chemin », soutient Alain Darsigny.

 ??  ?? Le grand-père d’Alain Darsigny vendait ses fruits et légumes au Marché Bonsecours. Son père a déménagé le kiosque au Marché Maisonneuv­e. Quant à lui, il a transféré le tout au Marché Jean-Talon en 1967.
Le grand-père d’Alain Darsigny vendait ses fruits et légumes au Marché Bonsecours. Son père a déménagé le kiosque au Marché Maisonneuv­e. Quant à lui, il a transféré le tout au Marché Jean-Talon en 1967.

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