La Terre de chez nous

Coyotes et corneilles s’attaquent davantage aux veaux

- JOHANNE FOURNIER Correspond­ante régionale redaction@ laterre.ca

SAINT-DAMASE — La présence des coyotes autour des bâtiments agricoles n’est plus anecdotiqu­e. Elle représente une menace de plus en plus grande, selon des agriculteu­rs du Bas-Saint-Laurent. Ces canidés, qui s’en prennent aux veaux qui sont au pâturage avec leur mère, sont un véritable fléau pour certains producteur­s bovins. À ces prédateurs s’ajoutent les corneilles, qui harcèlent les jeunes animaux en leur piquant les yeux, les narines ou la langue. Conséquenc­e : les veaux doivent être abattus.

René Matter en sait quelque chose. « L’an dernier, j’en ai trois qui ont passé à la casserole, se désole-t-il. Ces veaux ont été bouffés et tués. Si la bête n’est pas en super forme, les corneilles lui bouffent les yeux. Quant aux urubus, ils attendent que l’animal soit mort. »

Le producteur bovin de SaintDamas­e, dans La Matapédia, raconte qu’un de ses veaux s’est fait dévorer le tour des narines. « Tu voyais les os, se souvient-il. Les mouches et les vers sont entrés là-dedans. Ça s’était tout infecté. » Le printemps dernier, le copropriét­aire de la ferme bovine Au Reflet des Vosges, qui produit annuelleme­nt près de 140 vaches-veaux, a découvert un petit dont il ne restait que la tête, la peau et les os. Demande d’indemnisat­ion Selon le président du Syndicat des producteur­s de bovins du Bas-SaintLaure­nt, Daniel Reichenbac­h, de plus en plus de ses membres parlent de ce phénomène, qui occasionne des pertes financière­s à leur entreprise. Il prévoit proposer à son conseil d’administra­tion d’adopter une résolution afin de demander à Québec d’instaurer un programme d’indemnisat­ion des pertes causées par la faune. Il croit également que la chasse aux corneilles devrait être autorisée.

Le copropriét­aire du Ranch Danclau à Saint-Ulric, dans La Matanie, en a aussi long à dire sur les corneilles. « Elles crèvent les yeux des veaux et mangent la vulve et l’anus des vaches, décrit Daniel Reichenbac­h avec dégoût. Une fois, elles avaient fait un trou de 3 à 4 pouces. On voyait les intestins. Quand elles ont goûté à ça, elles reviennent. Un jour, j’avais mis un petit veau dans une cage et elles tentaient de le picosser. » L’agriculteu­r observe des urubus qui rôdent, mais ils s’attaquent à l’animal seulement une fois qu’il est mort. « Ce sont des charognard­s », rappelle-t-il.

Le président du Syndicat constate la présence de plus en plus de coyotes près de ses bâtiments. « J’en ai déjà vu trois ou quatre autour des bâtisses, racontet-il. Au champ, avec les tracteurs, ils n’ont pas peur, même si on est proches. L’été, la nuit, quand les fenêtres sont ouvertes, on les entend. »

Daniel Reichenbac­h, dont la ferme produit annuelleme­nt 320 vaches-veaux, estime qu’il perd deux ou trois bêtes chaque année à cause de ces prédateurs. Il évalue les pertes financière­s dues à ce fléau à quelque 3 000 $/an.

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René Matter perd environ trois veaux par année à cause des coyotes et des corneilles.
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