La Terre de chez nous

Pierre Marcotte

- ÉMÉLIE BERNIER Collaborat­ion spéciale

SAINT-IRÉNÉE — Pierre Marcotte a découvert Charlevoix par le chemin d’eau, le fleuve Saint-Laurent, quelque part dans les années 1960. Si la beauté des lieux l’a attiré, ce sont les amitiés qui lui ont fait prendre racine.

« Je suis arrivé un jour en bateau au Port de refuge de Capà-l’Aigle. J’y ai fait de belles rencontres et lié des amitiés qui durent encore aujourd’hui », explique la figure emblématiq­ue de la télévision québécoise.

Parmi ces amis de bateaux arrive en tête de liste Yvan Desgagnés, de la grande famille de navigateur­s du même nom, ni plus ni moins qu’un « coup de foudre amical ». « Il m’a fait un deal pour parquer un de mes bateaux, une goélette que j’avais achetée sur un coup de tête. Disons qu’on a vécu bien des histoires. On ne s’entend pas tout le temps; on se chicane, mais à la vie, à la mort, on est amis! » lance-t-il avec l’un de ces rires communicat­ifs.

Pendant des années, il loue quelques semaines par an un petit pied-à-terre à quelques encablures du musée maritime qui fait aussi office de chantier naval, où il bichonne l’un ou l’autre de ses esquifs. Puis, il décide de faire le saut et de bâtir, à Saint-Irénée, la maison de ses rêves avec vue panoramiqu­e… sur le fleuve, bien évidemment!

Cette maison, qu’il a imaginée de toutes pièces, est à l’image de ses passions. Au rez-de-jardin, une pièce discrète abrite un petit cinéma. C’est aussi là que trônent ses trophées et souvenirs d’une carrière prolifique. La cuisine, à l’étage, trahit son côté épicurien : un vaste îlot, un panier rempli de fruits, une crémaillèr­e d’où pendent de belles tiges d’ail et une batterie de chaudrons de cuivre qui ne sont pas que décoratifs. Tout près, une immense table où accueillir les convives.

La table des Tannants

C’est d’ailleurs autour de cette table que le trio qu’il forme avec Shirley Théroux et Joël Denis, les Tannants, s’est retrouvé il y a quelques années pour écrire un nouveau spectacle. La tournée qui a suivi l’a enchanté. « J’étais celui qui était le plus réfractair­e à le faire. Je me disais qu’il n’y aurait personne dans les salles! Mais c’était tentant… et ça a marché, partout où on est allés. »

Cette tournée de 40 000 km lui a permis d’apprécier encore davantage son chez-soi. Il ne tarit pas d’éloges au sujet du décor qui accueille son regard chaque matin, alors que ciel et fleuve se confondent. « Il n’y a pas un ciel pareil à un autre. Les couleurs, les marées, les glaces, les couchers et les levers de soleil, les bateaux, la brume, les cornes de brume… Je ne me lasse pas », s’enflamme l’artiste, qui n’a jamais regretté d’avoir fait de Charlevoix sa destinatio­n-bonheur.

« Choisir Charlevoix, c’était le suivi naturel d’un gars qui aime les bateaux, qui aime le monde, mais qui a aussi besoin d’un peu de solitude. Connaissan­t ma nature un peu guidoune, je sais que si j’étais resté près de la ville, on m’aurait offert des choses et je n’aurais pas dit non… J’aimais mieux aller plus loin et ce sont les amis de qui j’étais proche à cette époque et encore aujourd’hui qui font que je me suis installé dans Charlevoix. J’en suis très heureux, chaque jour », conclut Pierre Marcotte.

Passionné par la navigation et les bateaux, épicurien et éternel bon vivant, Pierre Marcotte a choisi Charlevoix comme destinatio­n-bonheur.

 ??  ??
 ??  ?? Pierre Marcotte a toujours voué une véritable passion aux bateaux et à la mer. Il est ici au Musée maritime de Charlevoix devant le Théodore, qui lui a longtemps appartenu. Cooper et Charlotte, ses deux fidèles goldendood­les, l’accompagne­nt partout.
Pierre Marcotte a toujours voué une véritable passion aux bateaux et à la mer. Il est ici au Musée maritime de Charlevoix devant le Théodore, qui lui a longtemps appartenu. Cooper et Charlotte, ses deux fidèles goldendood­les, l’accompagne­nt partout.
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada