La Terre de chez nous

Métier : bullfighte­r

- MARIE-PASCALE FORTIER Collaborat­ion spéciale

Si protéger les cowboys des taureaux est le métier du Québécois Jean-François Roch, mieux connu sous le nom de JF Roch dans le monde du rodéo, le bullfighti­ng est également un sport de compétitio­n pour lui. « La protection de cowboys et le freestyle bullfighti­ng, c’est deux choses différente­s. En protection, c’est mon travail. J’ai pas de score ou de position à aller gagner. Dans les freestyles, c’est une compétitio­n », explique-t-il. Lors de ces compétitio­ns dangereuse­s, il doit être agressif envers le taureau afin de le provoquer et de réaliser des prouesses les plus originales possible, sans se faire toucher par l’animal. Récemment, il a été invité à participer au tournoi de la ligue Bullfighte­rs Only, à Las Vegas. Un tournoi qui réunissait les 36 meilleurs bullfighte­rs au monde, pendant la finale du plus important circuit de freestyle bullfighti­ng en Amérique du Nord.

Comme il est champion du circuit XBF, qui regroupe des athlètes du Québec et de l’Alberta, Jean-François a réussi à s’y tailler une place. Il était d’ailleurs le tout premier Québécois à s’y rendre. « J’ai été le premier à passer; je ne pouvais pas savoir ce que les juges regarderai­ent. J’ai essayé de trop en faire, et ça m’a enlevé des points, mais j’ai vraiment bien performé », a-t-il raconté à son retour. Même s’il ne s’est pas rendu aussi loin dans la compétitio­n qu’il l’aurait souhaité, il en a tiré le meilleur des trophées : une place dans le circuit l’an prochain. « Bullfighte­rs Only, c’est un peu comme la ligue nationale de bullfighti­ng », se réjouit l’athlète.

Un mode de vie

Jean-François est l’un des seuls au Québec à vivre presque exclusivem­ent du bullfighti­ng, et ce, depuis près de quatre ans. En saison de rodéo, il parcourt la province pour protéger les monteurs de taureaux de l’Équipe de Rodéo du Québec, et le reste du temps, il sillonne le Canada et les États-Unis en quête des meilleurs pointages. La communauté de bullfighte­rs au Québec est tissée très serrée. Il faut savoir qu’en protection, ils forment d’abord et avant tout une équipe. « C’est un peu comme les policiers. On est vraiment très proche de notre partenaire. Il est la première personne dont il faut prendre soin dans l’arène. »

Même s’il sait qu’il pratique un métier dangereux, il ne croit pas qu’il risque sa vie. « Je sais très bien que je pourrais me blesser gravement ou perdre l’usage de mes jambes, mais j’ai bien de la difficulté à croire que je pourrais en mourir », admet JF Roch, qui ajoute avoir toujours reçu le soutien de ses parents dans ses choix de vie.

« Parfois, je ressens de la culpabilit­é quand un cowboy se blesse, mais je dois toujours me rappeler que j’ai fait du mieux que je pouvais et que ceux qui montent sur un taureau sont conscients des risques. » – JF Roch

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JF Roch a reçu une offre pour faire partie du circuit Bullfighte­rs Only la saison prochaine.
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La saison de l’Équipe de Rodéo du Québec se déroule entre mars et octobre.
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Le bullfighte­r JF Roch parcourt le Canada et les États-Unis toute l’année pour affronter des taureaux.

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