Gel du budget de l’Agriculture
OTTAWA— Dans un contexte de croissance économique vigoureuse, le budget fédéral du ministre Bill Morneau a gelé l’enveloppe d’Agriculture et Agroalimentaire Canada à 2,5 G$. Même si le secteur forestier obtient un peu d’argent frais, c’est un budget jugé globalement décevant par les représentants des producteurs agricoles et des transformateurs alimentaires.
Le budget fédéral 2018-2019 déposé le 28 février devrait être déficitaire de 18,1 G$ et aucun plan de retour à l’équilibre budgétaire n’est prévu. Le gel des sommes accordées à l’agriculture ne s’explique donc pas par un climat général d’austérité budgétaire.
Le nouveau Partenariat canadien pour l’agriculture (PCA) continuera de compter sur un budget de 3 G$ sur cinq ans, comme le précédent cadre stratégique Cultivons l’avenir 2. Cela laissera donc peu de marge de manoeuvre au ministre de l’Agriculture, Lawrence MacAulay, pour améliorer le programme Agri-stabilité ou pour créer un nouveau programme de compensations pour le secteur de la gestion de l’offre après la conclusion de nouveaux accords commerciaux (Accord économique et commercial global, Partenariat transpacifique global et pro- gressif, ALENA 2.0). Sur l’Accord de libreéchange nord-américain (ALENA), le ministre Morneau s’est montré confiant, affirmant que le Canada était dans « une bonne position de négociation » en raison d’une « économie forte ».
Impôts des entreprises
Tel que prévu en 2017, l’impôt des petites entreprises est passé à 10 % le 1er janvier dernier et baissera à 9 % le 1er janvier 2019 pour celles dont les revenus sont de 500 000 $ et moins. Ce plafond des affaires de 500 000 $ sera toutefois réduit pour les sociétés qui disposent d’importants revenus de placement issus de bénéfices non distribués aux actionnaires. Le taux d’imposition des entreprises au-delà de ce plafond demeure à 15 %. La récente réforme fiscale de Donald Trump, qui baisse le taux d’imposition des entreprises américaines, n’a pas influencé le budget.
Lutte à la tordeuse
Le budget Morneau consacre 74,75 M$ sur cinq ans à trouver des moyens de prévenir la propagation de la tordeuse des bourgeons de l’épinette dans les provinces de l’Atlantique. « La tordeuse ne touche pas seulement le NouveauBrunswick », a déploré Marc-André Côté, directeur général de la Fédération des producteurs forestiers du Québec. Ressources naturelles Canada a justifié ce choix de région en précisant que le budget de 2016 avait prévu 87 M$ pour la recherche scientifique, « notamment en finançant la lutte contre les parasites des forêts comme la tordeuse des bourgeons de l’épinette ».