Intoxiqué, il frôle la mort
BERTHIERVILLE — Un soir de juin 1992, Michel Désy a été transporté d’urgence à l’hôpital. Le producteur de lait venait de se faire arracher un doigt par l’une des rampes de son pulvérisateur à pesticides et commençait à perdre connaissance. Ce qu’il ne savait pas, c’est que l’entrée en contact de sa plaie ouverte avec la rampe enduite de pesticides lui avait causé une importante intoxication sanguine et qu’à son arrivée à l’hôpital, il était à 30 minutes d’un arrêt respiratoire.
L’histoire date peut-être de 1992, mais le sujet de l’intoxication aux pesticides est encore d’actualité. Dans le cadre de la Semaine de la santé et de la sécurité en agriculture, qui se déroule du 7 au 14 mars, la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) et l’Union des producteurs agricoles (UPA) unissent leurs efforts pour sensibiliser les agriculteurs aux risques liés aux pesticides sous la thématique « Protégez vos cultures, protégez votre santé ». Des activités sur ce thème se dérouleront tout au long des prochains mois.
Souvenirs douloureux
À 20 h, Michel Désy rentrait chez lui après une journée à arroser ses cultures de soya. En passant devant l’un de ses champs, il s’est souvenu qu’il ne lui restait qu’une largeur de 50 pieds à arroser. « Pourquoi remettre à demain ce qu’on peut faire aujourd’hui? » s’est alors dit le producteur de lait de Lanaudière. « J’aurais mieux fait d’aller me coucher ce soir-là », affirme-t-il maintenant.
À l’époque, il n’y avait pas de rampe repliable hydraulique sur son pulvérisateur à pesticides; il fallait la déplier manuellement. La dernière section lui a glissé des mains et pour l’empêcher de se rabattre sur l’autre section, il a mis sa main devant et s’est fait arracher le bout du doigt. « Je sentais le sang couler, mais il faisait noir et je ne voyais rien », raconte-t-il. Le producteur n’avait pas de téléphone cellulaire à l’époque; la seule façon de s’en sortir était de détacher le pulvérisateur du tracteur… à une main. L’homme a finalement réussi à quitter le champ plus d’une demi-heure après l’accident.
Hôpital
En arrivant chez lui, Michel Désy s’est évanoui. Sa femme l’a emmené à l’hôpital le plus proche, à une
« Le pire danger qui nous guette, c’est la routine. » – Michel Désy