Une grande famille, comme « dans l’temps »
Après cinq générations et peut-être davantage, la famille Gauthier continue à se transmettre une terre de Sainte-Anne-des-Plaines, dans les Laurentides, de père en fils et maintenant en fille. Avec neuf Gauthier à sa tête, Les Fermes Belvache fournissent emplois et subsistance à tous les membres de la famille, petits et grands, grâce à des activités de production laitière, de sirop d’érable et de grandes cultures biologiques.
SAINTE-ANNE-DES-PLAINES — L’entreprise, qui n’était initialement qu’une simple ferme de subsistance avec quelques animaux et une production maraîchère, a évolué en même temps que la famille Gauthier s’agrandissait.
« Au début, je vendais mes légumes au bord de la route. Chaque fin de semaine, les gens de la ville montaient à la campagne pour s’approvisionner », raconte Thérèse Poulin. En se mariant avec Bernard Gauthier en 1958, elle a intégré la famille Gauthier, qui vivait sur cette terre de Sainte-Anne-des-Plaines depuis plusieurs générations déjà. « On sait que mon arrière-grand-père était ici, et probablement d’autres avant lui », dit le patriarche.
Leurs enfants Mario et Guy ont participé à la fondation des Fermes Belvache en société en 1983. Dans les années suivantes, leurs frères Michel et Réal sont devenus propriétaires à leur tour, suivis de leurs enfants Étienne et Audrey, Vincent, Simon et Olivier. Ils sont maintenant neuf Gauthier à gérer Les Fermes Belvache, chacun ayant sa spécialité.
« Ce qui est important pour nous, c’est la confiance et l’équité. Chacun a une importance égale, raconte Guy. Ça se répercute dans le fait que peu importe s’il vient d’arriver ou s’il est là depuis longtemps, chacun est payé au même salaire et les bénéfices sont répartis à parts égales. »
Virage bio
Après l’arrivée des fils et l’agrandissement de l’étable, la ferme a pris un nouveau virage avec la production lai- tière. Thérèse et Bernard n’ayant jamais été forts sur les engrais chimiques, le virage biologique a été facile à prendre pour les grandes cultures. Une centaine de vaches, 970 hectares de champs de maïs, de soya et de blé en bio et une petite production de sirop d’érable fournissent du travail à toute la famille. « Ici, on implique les jeunes de bonne heure. S’ils sont en journée pédagogique quand on fait nos réunions, on les paye pour y assister », mentionne Guy.
Pas question de forcer quiconque, toutefois, insiste-t-il. « On dit toujours aux jeunes qu’il faut qu’ils embarquent dans la ferme pour eux, pas pour nous. » Cet état d’esprit serait d’ailleurs au coeur de leur succès : « Une entreprise, même si elle est familiale, c’est comme un mariage. Il ne faut pas se sentir pris. Si on n’est pas bien, on peut se retirer. »