L’abbaye d’Oka protège son agriculture
Les nouveaux propriétaires de l’abbaye d’Oka comptent développer le plein potentiel agricole du site de quelque 265 hectares, en hommage à l’oeuvre des pères trappistes, et promettent d’offrir du nouveau aux touristes d’ici et d’ailleurs.
La transaction de 5,5 M$ a été conclue le 4 mai entre la Corporation de l’abbaye d’Oka – qui était propriétaire du site depuis plus d’une décennie –, le Groupe Connexion spécialisé dans le transport et la production maraîchère ainsi que la firme immobilière Tridan.
Actionnaire majoritaire du projet, le président du Groupe Connexion, Daniel Bérard, avait approché la Corporation il y a environ trois ans dans l’espoir d’exploiter les terres pour la division Vegkiss, chef de file dans la production de brocolis et de choux-fleurs.
Des pommes de laitues romaines et iceberg, des brocolis et des chouxfleurs poussent déjà sur le site depuis le 15 avril. Compte tenu de la qualité du sol et de la position du terrain en pente vers le lac des Deux-Montagnes, ce sont « des terres rêvées pour les légumes », estime M. Bérard.
Berceau agricole
« On tient à ce que l’entité demeure agricole. Les pères avaient le privilège de posséder les meilleurs sols dans la région. On veut leur redonner leurs lettres de noblesse », poursuit l’entrepreneur, rappelant que le site de l’abbaye d’Oka est le berceau de l’agriculture au Québec.
Vegkiss, qui compte déjà 6 000 acres en culture à Joliette et à l’Île-du-PrinceÉdouard, pourra désormais bénéficier de quatre ou cinq semaines de production supplémentaires avec le site d’Oka, puisque les périodes d’ensemencement et de récolte y sont différentes.
M. Bérard songe également à démarrer une pépinière agroalimentaire sur le site, promettant de donner un « sérieux coup de main » à tout entrepreneur qui souhaite se joindre au projet.
Destination familiale
Les nombreux cyclistes qui ont l’habitude d’emprunter les 35 km de sentiers qui traversent les terres de l’abbaye d’Oka peuvent dormir tranquilles. « On ne veut pas empêcher les gens de circuler », assure M. Bérard.
Ce dernier espère même qu’ils s’arrêteront en chemin pour profiter des lieux. Car en plus de restaurer les bâtiments de ferme, l’homme d’affaires projette de récréer les jardins anglais du site à l’image de ceux que nos ancêtres pouvaient admirer en 1912.
M. Bérard veut faire de l’endroit une véritable destination pour toute la famille. Cette volonté s’harmonise avec les projets de son partenaire, Alexandre Triquet, de la firme Tridan. Entre autres projets, la firme envisage de bonifier l’offre d’hébergement actuelle et de recréer l’univers d’Harry Potter en proposant un camp de vacances.