La Terre de chez nous

Manifeste pour une ruralité forte

- JULIE MERCIER jumercier@ laterre.ca

Bien que les milieux ruraux présentent toujours un attrait pour la population, les villages se vident au profit des banlieues. La situation s’avère préoccupan­te pour les régions rurales éloignées, et Québec doit agir pour maintenir la vitalité de ces territoire­s.

Ce constat découle de l’étude sur l’évolution de la ruralité des 25 dernières années, dévoilée le 23 mai lors du grand Rassemblem­ent pour un Québec vivant, issu de la mobilisati­on Tous ruraux.

Quelque 200 acteurs du milieu ont demandé au gouverneme­nt de déployer un plan pour assurer l’occupation et la vitalité des territoire­s. Le regroupeme­nt revendique notamment un meilleur accès à des soins de santé, des services éducatifs et de formation spécialisé­e, des commerces de proximité ainsi que des réseaux de transport collectif adéquats pour les régions éloignées.

En manque de services

De façon générale, le solde migratoire des MRC rurales s’est amélioré. Donc, les nouveaux arrivants compensent les départs vers la ville ou la banlieue. Toutefois, dans les régions éloignées, le bilan demeure négatif. « Celles-ci se drainent au profit d’autres milieux ruraux plus près des grands centres », illustre l’auteur de l’étude, Renaud Sanscartie­r, de la firme Coop Carbone. Les territoire­s ruraux se composent des MRC essentiell­ement rurales, sans villes de moyenne et grande importance.

La diminution de la population en milieu rural a des impacts sur la vitalité de ces territoire­s, notamment en termes de baisse de services. M. Sanscartie­r compare la situation à un cercle vicieux. « Il y a moins de services parce qu’il y a moins de population, mais la population a besoin de services pour s’installer dans les milieux ruraux. » Une pénurie importante de main-d’oeuvre s’y dessine également puisque près de la moitié (49 %) de la population en âge de travailler est considérée comme préretrait­ée.

De plus, dans les régions ressources telles que l’Abitibi-Témiscamin­gue, la Gaspésie, le Saguenay– Lac-Saint-Jean, la Côte-Nord, le Bas-Saint-Laurent et l’Outaouais, près du quart de la population habite dans un désert alimentair­e, qui se définit, en milieu rural, par l’absence de commerces d’alimentati­on à l’intérieur d’un rayon de 16 km.

Moins de poids dans la balance

Depuis 1981, les ruraux ont perdu 2 % de leur poids démographi­que au profit du reste de la population du Québec, ce qui n’est pas négligeabl­e, explique M. Sanscartie­r. Le portrait met aussi en lumière les liens qui unissent les zones urbaines et les territoire­s ruraux. Le phénomène est particuliè­rement visible dans la production laitière et l’industrie de la transforma­tion, qui est concentrée dans les villes. « Les milieux ruraux sont très importants, mais ça dépasse le niveau économique. Pour nous, c’est majeur », conclut Renaud Sanscartie­r.

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 ??  ?? Plus de 175 personnes se sont rassemblée­s à Québec pour que les dirigeants agissent en faveur des villages en perte de vitalité.
Plus de 175 personnes se sont rassemblée­s à Québec pour que les dirigeants agissent en faveur des villages en perte de vitalité.

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