Le nouvel abattoir sera vraiment imposant!
YAMACHICHE — Le projet d’agrandissement d’ATrahan Transformation à Yamachiche progresse. Depuis le 22 mai, les produits de l’usine transitent par les nouveaux quais d’expédition, aboutissement de la première phase de ce qui deviendra le plus gros abattoir de porcs du Québec. À terme, l’usine produira plus de 160 millions de kilos de porc par année.
La construction, l’intégration des nouvelles technologies et le recrutement de la main-d’oeuvre s’effectueront en parallèle avec les activités d’abattage et de transformation de l’usine, « le plus gros défi logistique », précise le vice-président de l’ingénierie chez Olymel, Marco Dufresne.
Complexité
Le maintien des activités de l’abattoir pendant la durée des travaux ajoute à la complexité du chantier. « Tant que l’agrandissement [d’une salle] n’est pas terminé, on ne transfère pas », affirme le directeur de l’usine, Christian Rivard.
Les opérations de l’abattoir sont réorganisées la fin de semaine de sorte que chaque nouvelle section soit pleinement fonctionnelle le lundi matin, non sans avoir au préalable été inspectée par l’Agence canadienne d’inspection des aliments.
La construction du réfrigérateur à carcasses et de la salle des eaux usées débutera dans quelques semaines pour se terminer en 2019.
Innovations
« Il y aura beaucoup de technologies nouvelles [dans l’usine] », indique M. Rivard. À leur arrivée, les porcs seront installés dans une nouvelle étable de 4 400 places conforme aux normes du bien-être animal.
L’abattage ne s’effectuera plus par décharge électrique, mais par anesthésie au CO , ce qui permettra d’offrir une viande de meilleure qualité au consommateur et un meilleur environnement de travail aux employés tout en respectant les normes de bienêtre animal. Les porcs embarquent dans un élévateur fermé où du CO est ensuite injecté dans l’air. « Ils s’endorment comme s’ils s’en allaient en chirurgie générale parce qu’il faut que le coeur batte, évidemment, pour la saignée », souligne le porteparole d’Olymel, Richard Vigneault.
L’usine de Yamachiche se dotera également de deux robots de type « bras collaboratifs » pour l’abattage. La découpe se fera par reconnaissance 3D « pour bien voir les couches de gras et empêcher que le travail se fasse manuellement », souligne M. Rivard.
Les opérations de désossage demeureront des activités manuelles, mais les tables de la salle de découpe seront entièrement réaménagées pour permettre une optimisation du travail.
Main-d’oeuvre
L’entreprise embauchera, à terme, 314 travailleurs. « On vise [à recruter] de 70 à 75 % de la main-d’oeuvre dans un rayon de 50 km autour de l’usine et 10 % de travailleurs étrangers temporaires [TET] », explique le vice-président des ressources humaines, Louis Banville, en précisant que les employés restants viendront de Montréal et pourraient éventuellement déménager dans la région.