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La maladie de Lyme poursuit sa progressio­n et inquiète

Transmise par une tique infectée, la maladie de Lyme gagne du terrain en Estrie et dans le sud du Québec. Sa vitesse de progressio­n est impossible à prédire. Même si un antibiotiq­ue préventif est maintenant offert dans certaines pharmacies, la prise en ch

- JOSIANNE DESJARDINS jdesjardin­s@ laterre.ca @josianne.desjardins.98

Le nombre de cas d’infection a presque doublé au Québec, passant de 179 en 2016 à 329 l’an dernier. Parmi ceux-ci, 126 provenaien­t de l’Estrie. Devant la proliférat­ion de la maladie dans la région, la pharmacien­ne Julie Coderre, de Cowansvill­e, a travaillé avec le Centre intégré universita­ire de santé et de services sociaux (CIUSS) de l’Estrie pour pouvoir prescrire la doxycyclin­e à titre préventif.

Tous les deux jours, au moins une personne se présente à sa pharmacie après avoir été piquée. Le besoin d’offrir cet antibiotiq­ue qui neutralise la bactérie sans que l’on ait à se rendre à l’urgence était bien réel. La Direction de santé publique (DSP) de l’Estrie a donc autorisé une ordonnance collective pour les pharmacien­s de la région, en vigueur depuis peu.

Le médicament peut être prescrit seulement si la tique est restée accrochée à la personne pendant au moins 24 heures et doit être administré dans les 72 heures après le retrait de la tique. Il ne peut toutefois être donné aux enfants de moins de sept ans et aux femmes enceintes.

Zones grises

Est-ce que l’antibiotiq­ue sera offert ailleurs au Québec? « J’ai l’impression que ça va aller vite », affirme Mme Coderre. « Ça viendra », s’est limitée à dire la Dre Arsenault, de la DSP de l’Estrie.

Selon la Dre Arsenault, les symptômes de la maladie de Lyme (voir encadré) sont bien connus et le diagnostic n’est pas « très complexe ». Autre son de cloche du côté de la pharmacien­ne Julie Coderre. « En ce qui concerne le diagnostic, on ne sait pas tout. On se fie seulement aux symptômes cliniques, mais c’est encore difficile d’établir clairement [s’il s’agit de cette maladie] », indique Mme Coderre.

Annie Roussy, vice-présidente de l’Associatio­n québécoise de la maladie de Lyme, déplore la façon dont certains patients sont pris en charge dans le milieu médical. Elle affirme qu’il y a des gens qui se sont sentis incompris ou dont le cas n’a pas été pris au sérieux. « Il y a des personnes qui ont consulté une quinzaine de spécialist­es, qui se sont fait dire qu’elles étaient en parfaite santé, alors qu’elles sont de véritables loques humaines », avance celle qui représente environ 250 membres.

La DSP de l’Estrie se dit au fait des cas médiatisés de patients qui soutiennen­t ne pas avoir reçu « l’écoute nécessaire » lorsqu’ils ont consulté des profession­nels de la santé au Québec.

Certains symptômes de la maladie de Lyme peuvent également être associés à d’autres infections ou troubles, ce qui peut compliquer la tâche des médecins qui n’étaient pas confrontés à cette affection jusqu’à tout récemment, croit Mme Roussy. « C’est quand même une maladie qui n’est pas si mystérieus­e. Nos tests sont efficaces et il n’y a pas beaucoup de situations d’exception », affirme pour sa part la Dre Arsenault.

Voici à quoi ressemble une tique gorgée de sang lorsqu’elle s’agrippe à la peau d’un animal ou d’une personne.

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Les animaux de compagnie sont aussi susceptibl­es d’être piqués par une tique infectée et de transporte­r l’insecte dans la maison, d’où l’importance d’inspecter son chien après une promenade en nature.
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